Clermont-Ferrand : soutenu par le CHU, un médecin syrien ne peut plus exercer faute de titre de séjour

Médecin syrien, Omar Alshalabi a travaillé pendant un an au CHU de Clermont-Ferrand avec un visa de tourisme. Mais depuis novembre 2022, il ne peut plus exercer. La préfecture du Puy-de-Dôme ne lui a pas délivré de titre de séjour et s’en explique.

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Omar Alshalabi a fui la guerre en Syrie pour continuer de travailler. Il a laissé au pays, à Damas, sa femme et leurs deux enfants. Après s’être rendu en Turquie, ce médecin de 35 ans spécialisé dans la chirurgie digestive est venu en France. En 2021, il s’est installé à Clermont-Ferrand où il avait des connaissances. Il a alors intégré les équipes du centre hospitalier universitaire en temps qu’interne.

Pendant un an, de novembre 2021 à novembre 2022, il a travaillé au CHU Estaing. A l’époque, il avait un visa de tourisme mais celui-ci est arrivé à échéance. Pour continuer d’exercer, il lui faut acquérir un titre de séjour mais le droit d’asile lui a été refusé par la Préfecture du Puy-de-Dôme. « Le CHU n’a pas pu renouveler mon contrat comme je n’ai pas de papiers. Depuis huit mois, je ne peux donc plus exercer mon métier. Je suis en situation irrégulière. J’ai également dû quitter mon logement, je suis hébergé chez des amis » explique-t-il. Puis il ajoute : « Comme je ne gagne plus d’argent, je ne peux plus aider ma famille ».

Pour l’aider dans ses démarches, son chef de service lui a rédigé une lettre de recommandation. « Il a dit que mon aide est précieuse, que je suis déjà formé et que j’ai de bonnes compétences chirurgicales. Il a aussi dit qu’il manque d’internes ». Les lettres de recommandations du CHU et du professeur de médecine au CHU Estaing n’ont rien changé. Omar Alshalabi assure avoir multiplié les rendez-vous à la Préfecture afin que son titre de séjour provisoire, obsolète depuis novembre 2022, soit renouvelé.

De son côté, la Préfecture du Puy-de-Dôme indique que le médecin syrien a été contacté et reçu à plusieurs reprises dans les services. Elle précise dans un communiqué: « M.Omar Alshalabi est entré sur le territoire français avec un visa de tourisme. Puis, il a demandé peu de temps après son arrivée, le droit d'asile dont il a été débouté, en janvier 2022. Aujourd’hui, il est en situation irrégulière. Ces éléments justifient la décision de non renouvellement du titre de séjour ».

Selon la préfecture, pour régulariser sa situation à titre professionnel, le médecin doit suivre impérativement la procédure et fournir un dossier. Ce qu’il n’aurait pas fait. Dans sa réponse, la Préfecture détaille la procédure fixée par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) que doivent suivre les médecins étrangers pour exercer en France. Pour se faire, ils doivent intégrer un établissement hospitalier français en tant que stagiaire, grâce à une convention passée entre un établissement hospitalier étranger et l’établissement français choisi. Au bout de deux ans de travail et d’épreuves à valider, les médecins ont alors le droit d’exercer en France et obtiennent un titre de séjour pluriannuel.

Dernièrement, la situation d’Omar Alshalabi a légèrement évolué. « Mon chef de service a parlé au CHU de Montluçon pour qu’il me fasse travailler. Comme ils m’ont fait une promesse d’embauche, j’ai pu faire une demande à la préfecture de ce département ». Sollicitée, la préfecture de l’Allier lui a remis un récépissé de demande de titre de séjour qui lui permet de rester légalement en France. Mais cela ne solutionne pas l’intégralité de sa situation. Il conclut en disant : « Je peux rester ici mais ce récépissé ne me permet pas de travailler ».

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