Le 1er février, la loi sur l'Alimentation entre en vigueur. Les prix de nombreuses grandes marques comme Nutella, Coca-Colla ou Evian vont augmenter d'environ 10%. En échange, l'Etat espère que la grande distribution pourra mieux rémunérer les producteurs nationaux.
Dès le vendredi 1er février, de nombreux produits alimentaires seront plus chers : + 9 % pour le Ricard, + 8 % pour le Nutella, + 6 % pour Evian, ou encore + 5 % pour le Coca-Cola.
La raison ? La loi Alimentation entre en application. Elle empêche les grandes surfaces de procéder à des ventes à perte. Le gouvernement veut ainsi obliger les grandes surfaces à vendre tous leurs produits, même les produits d'appel, à des prix supérieurs d'au moins 10% au prix d'achat.
L'Etat espère que la grande distribution pourra mieux rémunérer les producteurs issus des filières agricoles et aquacoles, qui étouffent et disparaissent, régulièrement rémunérés en dessous de leur prix de revient. Car paysans et producteurs sortent chaque année KO debout de la grande négociation rituelle des prix qui se tient d'octobre à fin février, face aux géants de l'agroalimentaire et surtout aux incontournables centrales d'achat de la distribution.
"On attend toujours le mode d'emploi !"
Le groupe Leclerc a mené la fronde depuis le début contre cette loi. A Clermont-Ferrand, Jean-Jacques Biamonti est le directeur du centre de la Pardieu, et il n'en revient pas : "Ca fait 70 ans qu'on parle de pouvoir d'achat. On va gonfler les prix la mort dans l'âme ! Le politique nous fait augmenter les prix. Mais pour le reste, on attend toujours le mode d'emploi ! C'est de la grosse technocratie d'énarques. En France, on est champions pour creuser des trous, pour en reboucher d'autres. Le consommateur n'a pas les moyens de payer tout çà. Si la bouteille de Ricard prend 2 euros, les clients le remarquent tout de suite et s'en souviennent. Si on veut garder les gilets jaunes dans la rue, il faut continuer comme cela."Une meilleure répartition des prix ?
"Ce que je demande aux grandes surfaces, c'est de trouver moyen de répartir les marges différemment, de répartir les choses mieux, l'objectif est que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur", a précise Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture. Dans les supermarchés, "500 produits sur 13.000" devraient augmenter vendredi; et dans les hypermarchés, "c'est 800 produits sur 20.000" qui sont concernés.