Comme chaque année, la collecte de la Banque alimentaire est un évènement attendu pour les associations. Son rôle : diversifier le panier des bénéficiaires et ajouter 10% de denrées supplémentaires dans les stocks. Exemple à Clermont-Ferrand.
En six ans, c’est la première fois que le président de la Banque alimentaire voit le stock de produits secs aussi bas. La hausse des prix, la diminution des dons des commerces expliquent en partie la perte de 10% de l’approvisionnement. « Dans les magasins, il y a beaucoup de promotions dates courtes, qui étaient autrefois les produits que l’on récupérait. Il y a une forte inflation. Les volumes qu’on a pu obtenir sur les fonds européens sont de 15% inférieurs. En même temps, le nombre de bénéficiaires augmente. C’est un effet ciseau redoutable qui fait qu’on distribuera 5 à 6% de moins que les années précédentes », explique Michel Renault, président de la Banque alimentaire Auvergne. Il espère voir les dons augmenter cette année, pour partiellement compenser la baisse des stocks. « C’est la première fois que je vois des stocks aussi vides. On n’a pas distribué beaucoup moins, mais pour cela, on a du vider nos stocks et ça, on ne peut le faire qu’une fois. »
Des étudiants mobilisés
Pour aider les bénévoles, cette année, 29 élèves de 1ère année de BTS banque se sont répartis sur différents points de collecte autour de Clermont-Ferrand. Un acte enrichissant sur le plan scolaire et social, explique un étudiant. « On leur parle du projet de collecte et on leur demande s’ils sont intéressés. S’ils le sont, on leur précise les produits dont on aurait besoin et, en général, ces clients reviennent et nous offrent quelques conserves. C’est très formateur, ça nous apprend à vaincre notre timidité et à améliorer nos compétences commerciales. Quand on a un refus, il ne faut pas se décourager, il faut continuer à proposer aux autres. On propose aussi des offres : -15% sur les produits dont on a besoin. »
Des dons essentiels
Depuis plusieurs mois, les différentes associations d’aide alimentaire tirent la sonnette d’alarme. Un message entendu parmi les clients d’un supermarché. « Je crois que c’est important de penser à ceux qui ont moins que nous », explique un client. « On donne un tout petit peu, moins qu’avant. C’est important de participer quand même car on ne sait pas quand on peut en avoir besoin. Nous, on n’en a pas besoin pour l’instant mais il faut penser aux autres, à ce qu’ils vivent », renchérit un autre donateur. « On voit bien autour de nous que les gens ont des problèmes. Rien que de penser qu’il y a des enfants qui dorment dehors, on ne peut pas rester sans rien faire. On donne moins c’est sûr. On est retraités, c’est difficile, mais on essaie de donner quand même un peu, on priorise. » Un week-end de collecte pour tenter de répondre aux besoins des bénéficiaires. L’année dernière, la Banque alimentaire a ainsi recueilli plus de 250 tonnes de denrées en Auvergne. Ceux qui le souhaitent peuvent également faire un don financier via le panier solidaire.
-Propos recueillis par Chloé Peletin pour France 3 Auvergne