Comment la ville de Clermont-Ferrand se prépare à faire des économies d’énergie

Avec la hausse des prix de l’électricité et du gaz, les particuliers vont devoir s’adapter pour faire baisser les factures, mais c’est également le cas de collectivités. A Clermont-Ferrand, de nombreuses pistes sont envisagées pour diminuer les dépenses d’énergie.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le prix de l’énergie va flamber cet hiver : électricité, gaz, les factures pourraient être multiplier par 2. Si les particuliers devront s’adapter, les collectivités vont elles aussi faire un effort pour réduire leur consommation. A Clermont-Ferrand, les élus et agents municipaux réfléchissent à toutes les options depuis plusieurs mois : “On a mis en place il y a 18 mois maintenant des températures de consigne sur l'ensemble des bâtiments de la ville, sur lesquelles on a une campagne de communication interne qui avait été faite durant l'été. Il va clairement falloir faire des choses plus vite. On va très probablement être un peu plus ambitieux encore sur les températures de consigne. Aujourd'hui on est sur des gymnases qu'il est prévu de chauffer à 16°. Peut-être qu'on imaginera de descendre ces températures réglementaires”, explique Rémi Chabrillat, adjoint au maire en charge de l’énergie.  

Baisser le chauffage

Les températures fixées s’élèvent à 21°C dans les crèches, 20°C dans les classes et bureaux, 18°C dans les salles de sport et 16°C dans les gymnases. “On arrivera vraisemblablement à des choses qui vont être un peu plus basses et on demandera à tout le monde –et on sera les premiers à le faire- de mettre une petite laine et d’être vigilant sur l’ouverture des portes par exemple”, prévient Rémi Chabrillat. Le chauffage des bâtiments de la ville coûte environ 100 000€ par semaine à la collectivité au tarif actuel, sans compter les augmentations de prix du gaz dans les semaines qui viennent. “Jusqu'à la fin de l'année, on n'a pas encore pris la vague du prix du gaz, mais elle arrive et elle va être rude. Alors si on démarre le chauffage une semaine plus tard, on évite de dépenser 100 000€. Si les prix du gaz sont multipliés par 2 ou 3, je vous laisse faire le calcul.” Au-delà des températures, la durée des périodes de chauffage sera modulée, ajoute Rémi Chabrillat : “On va ajuster finement les périodes de démarrage des chauffages de tel ou tel établissement. Si, au lieu de démarrer le chauffage dans les écoles avant la Toussaint, ce qui est relativement tôt, on démarre après, on gagne 80 000€. Ça va être un peu du pilotage à vue.” 

Mutualiser les équipements

Une autre piste de réduction des dépenses explorée : les bâtiments qui ne sont que partiellement utilisés : “Nous allons voir comment on peut mutualiser des équipements. Un petit bâtiment à côté d'une école était utilisé 2 demi-journées par semaine par 2 associations. Ce type de bâtiment n'a pas besoin d'être chauffé tout le temps et il y a peut-être moyen, en mutualisant l'usage d'autres salles, de relocaliser les 2 associations qui sont là pour avoir un bâtiment qu'on arrête de chauffer”, indique Rémi Chabrillat. En termes d'éclairage public, il est peut-être temps d’éteindre les lumières : “Tous nos éclairages sont déjà équipés de manière à ce que l'on puisse baisser ou éteindre. On baisse déjà la lumière assez significativement sur l'essentiel du territoire. La question peut se poser si on doit baisser encore, si dans certaines zones on peut imaginer d'éteindre.” 

"On ne maintiendra pas nos factures"

Malgré les efforts consentis, rester aux mêmes dépenses n’est pas envisageable : “On n'y arrivera pas. Ça va être compliqué. Ça va nous obliger à discuter, à réfléchir sur d'autres dépenses, sur certains investissements. Mais non, on ne maintiendra pas nos factures. On part vers une dépense d'électricité qui va être multipliée par 2. Quand bien même on arriverait à économiser 10%, 15% voire 20% de nos consommations, ça ne va pas compenser.” Malgré tout, Rémi Chabrillat reste optimiste : “Si on n'a pas l'éclairage, la moitié de la nuit, sachant que l'éclairage représente 45% de la facture d'électricité de la métropole, mécaniquement on divise par 2. Je ne suis pas inquiet sur le fond parce que tout le monde se rend bien compte qu’il y a une vague qui est en train d'arriver, même si on n’avait pas anticipé à ce point. On avait conscience depuis des mois, depuis des années, qu’il fallait faire des choses, qu'il fallait maîtriser nos consommations pour des raisons économiques, pour des raisons environnementales, pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, pour que nos usagers, que les habitants de logements sociaux soient moins vulnérables.“ 

 Des modifications structurelles

L’enjeu est non seulement de subir le moins possible la vague de cette année “en travaillant vraiment très vite” mais aussi “en accélérant les choses pour que structurellement on ait des consommations qui soient moins importantes et pour aller également au plus pressé”, selon Rémi Chabrillat. En effet, un programme a déjà été mis en place pour réduire les coûts : “On n’arrive pas sur quelque chose qu'on n'avait pas vu venir. Il y a déjà un programme important qui se déploie dans le temps pour maîtriser les consommations et diversifier les sources d'énergie au niveau de la ville”, assure Rémi Chabrillat. Un programme de rénovation énergétique est en place pour 14 bâtiments de la ville, dont deux où les travaux sont en train de se terminer. Ce travail important va se concrétiser sur la durée : “Sur Anatole France, ces travaux baissent la consommation de 50%. Pour donner un ordre de grandeur, ce qu'on construit de neuf, comme le gymnase que vous voyez probablement commencer à pousser à côté du nouveau lycée dans le quartier Saint-Jean, ce sera le premier bâtiment à énergie positive qu'on construira”, explique Rémi Chabrillat. La piscine de Chamalières sera également rénovée pour qu'elle consomme 30% d'énergie en moins.  

D’autres travaux se concrétisent : “On prépare des investissements en photovoltaïque pour alimenter notamment une partie des consommations de la station d'épuration et de la station de traitement d'eau potable qui sont, après l'éclairage public, les 2 endroits où on consomme le plus d'électricité sur la métropole. On va démarrer à l'automne les travaux de réalisation d'un 3ème réseau de chaleur qui va alimenter Saint-Jacques, qui va alimenter les Cézeaux, Beaumont et Aubière. Ça va être alimenté très majoritairement par l'énergie qu'on va récupérer sur l'incinérateur de déchets.”  

Remplacer les systèmes de chauffage

La municipalité cherche aussi à diversifier ses sources d'énergie, ajoute Rémi Chabrillat : “On vient de raccorder un certain nombre d'équipements à l'extension du réseau de chaleur sur Édouard Michelin, sur l'avenue d'Italie, etc. On a plusieurs milliers de logements en plus qui vont être accordés à un réseau de chaleur qui, lui, est alimenté très majoritairement par de la biomasse et pas par du gaz. On maîtrise les coûts.” Ont été raccordés aussi bien des écoles, que la Coopérative de Mai... La mairie remplace également les dernières chaudières fioul qui existaient, notamment à l'école Pierre et Marie Curie, par des chaudières à granulés. “On a aussi un programme de capteurs photovoltaïques sur les toits des parkings pour produire de l'électricité. On pourra en partie l’autoconsommer ou la revendre.” Ces travaux participent à réduire la dépendance de Clermont-Ferrand aux variations erratiques des marchés de l’énergie.   

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information