Comment les poules Cotcot et Jackpot ont changé le quotidien de cette famille du Puy-de-Dôme

Près de Clermont-Ferrand, les poules Cotcot et Jackpot ont été accueillies il y a 3 ans au sein de la famille Mattely. Chaque jour, la famille a droit à ses oeufs frais et en même temps les poules ont permis de réduire considérablement les déchets du foyer.

 

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Aurélie Mattely vit avec sa famille dans le centre de Riom, près de Clermont-Ferrand. Depuis juillet 2018, elle fait partie des foyers pilotes de l’opération menée par le SBA (Syndicat du Bois de l’Aumône) baptisée « J’adopte une poule pour réduire mes déchets ». La mère de famille a ainsi reçu gratuitement 2 poules et un poulailler à base de palettes recyclées issues d’un chantier d’insertion. Elle est ravie de participer à l’opération : « On essaie du mieux qu’on peut dans la famille d’être écoresponsable. On faisait déjà le tri des déchets. On a vu qu’avoir des poules permettait vraiment de réduire une partie de ses poubelles. On est 5 personnes à la maison et ça m’enlève à peu près une poubelle de 50 L toutes les semaines. Pendant 6 mois, on a pesé tout ce qu’on donnait aux poules ».

Notre opération poursuit l’objectif constant du SBA qui est d’aider nos usagers à réduire leurs déchets

Cette année, le syndicat de collecte des ordures ménagères qui rayonne autour de Clermont-Ferrand, a réédité l’opération pour la 3e année consécutive. Cette fois-ci le poulailler n’est pas offert, mais proposé à un tarif préférentiel de 90 euros. Slimane Nouihel, responsable du service écocitoyenneté au SBA, souligne : « Notre opération poursuit l’objectif constant du SBA qui est d’aider nos usagers à réduire leurs déchets. L’idée de proposer des poules est venue naturellement. La communication autour de cette opération est plutôt amusante et elle a retenu l’attention de nos usagers ». Résultat, cette année, en 2 jours seulement, le seuil de candidatures a été retenu. « On ne communique plus pour chercher des candidats à l’adoption. Nous avons dû arrêter l’opération au bout de 2 jours avec plus de 150 candidatures. Nous allons les examiner et s’assurer que les candidats à l’adoption respectent bien nos chartes de bien-être animal et qu’ils n’ont pas déjà de poules. Le principe est d’accompagner des usagers qui font le pas vers ce geste écoresponsable. On apporte un coup de pouce pour saluer ce changement de comportement. Dans ce cadre-là, on fournit 2 poules par foyer, issues d’un élevage local bio de Riom. Ce sont des poules qui sont réformées car au bout de 2 ans elles sont remplacées. Au lieu de les abattre, on leur donne une seconde jeunesse pour aller auprès de familles » indique Slimane Nouihel.

Une charte à respecter

Au final, cette année, 100 à 150 foyers seront retenus pour adopter 2 poules. Mais ils doivent au préalable signer un engagement. Slimane Nouihel précise : « Une fois sélectionnés, les foyers signent une charte et ils s’engagent à bien respecter le bien-être de l’animal, de nourrir les poules tous les jours. On leur rappelle qu’une poule n’est pas un composteur sur pattes. Par exemple, on ne peut pas leur donner de la nourriture avariée. Il faut penser à leur donner des compléments alimentaires comme graines de tournesol ou de colza. Il faut réserver au minimum pour les 2 poules un emplacement de 20 m² ».

Je ne savais pas qu’une poule pouvait manger de tout

Aurélie Mattely prend soin de ses poules. Elle ajoute : « Je ne savais pas qu’une poule pouvait manger de tout. Je leur donne pratiquement tous les restes alimentaires. Elles ont un peu difficiles sur certaines choses, comme les agrumes et quelques épluchures. Je ne jette quasiment plus de restes alimentaires dans ma poubelle. J’ai des œufs frais tous les jours. Depuis on a acquis une 3e poule. Elles pondent à peu près un œuf par jour. Ca ne demande pas un gros entretien mais je m’en occupe tous les jours. C’est mon rituel de tous les matins. Je les nourris, je vérifie qu’elles ont de l’eau et je nettoie les litières. Je leur donne du grain et de la paille. Ca prend 5 minutes par jour, mais tous les jours. Si on part en week-end, elles peuvent très bien supporter 2 jours sans nous. Si on part plus longtemps, on a une voisine qui s’en occupe. Et en échange elle prend les œufs ». Slimane Nouihel rappelle ce qu’une poule peut manger : « On peut leur donner tous les restes alimentaires, comme les épluchures, les salades, les restes de légumes cuits, les restes de pâtes, les produits carnés, le pain mouillé, les croûtes de fromage, les coquilles broyées. Avoir des poules est aussi complémentaire du compostage. Certains déchets boudés par les poules peuvent aller au composteur. Les poules mangent aussi la pelouse tondue et les mauvaises herbes. Elles n’apprécient pas les épluchures de pommes de terre crues ».
 

105 kg de déchets par an en moins par famille

L’objectif de cette opération est avant tout écologique. Bruno Champoux, 8e vice-président du SBA, explique : « Les familles qui ont joué le jeu ont vu leurs déchets diminuer assez considérablement. On parle de 105 kg de déchets par an par famille qui sont économisés en ordures ménagères. Ce sont ces déchets qui nous coûtent le plus cher, en taxes, en retraitement. C’est un enjeu qui a un impact environnemental mais aussi financier. En effet, le SBA a opté pour la redevance incitative, qui permet à ceux qui sortent le moins leur poubelle verte de voir leur facture qui s’adoucit d’année en année, à mesure de la réduction de leurs déchets ». Il ajoute : « Le coût de l’opération est assez modeste. Une poule nous coûte 2,50 euros. L’enjeu est tout à fait réel. Il faut surtout regarder le poids de déchets économisés, qui va nous coûter moins de transport, moins de temps en personnel, moins de traitement ».

On fait ce qu’on peut à notre petit niveau

Avec des œufs frais tous les jours et des poubelles réduites, la mère de famille riomoise ne regrette pas du tout d’avoir été un foyer pilote de l’opération. Cotcot, Jackpot, et Blanche-Neige font le bonheur de la famille : « Les poules n’ont pas une espérance de vie de 20 ans. Mais je conserverai le principe. Les enfants les adorent. Ils vont chercher les œufs. Ce n’est pas difficile de s’en occuper. Pour moi ce n’est que du bénéfice. Je pense que l’on ne peut pas tout révolutionner avec de grands gestes mais si chacun fait un petit peu de son côté, on pourra peut-être avancer sur les problèmes d’écologie. On fait ce qu’on peut à notre petit niveau » confie-t-elle. Le SBA va donc examiner les candidatures pour cette nouvelle édition. La structure collecte les déchets de 160 000 habitants sur 121 communes.

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