Comment le vin d’Auvergne a traversé l’histoire

Après avoir traversé les âges, conquis deux rois, les cépages auvergnats ont connu leur apogée à la fin du XIXème siècle. Mais un puceron parasite, le mildiou et la première guerre mondiale feront lourdement chuter la production. Aujourd’hui, le vignoble s’étend sur 800 hectares.

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L’histoire du vin en Auvergne a commencé en 52 avant Jésus-Christ. Les cépages auvergnats ont connu leur apogée à la fin du XIXème siècle, 40 000 hectares de vignes sont recensés à cette période... pour ensuite presque disparaitre à causes de parasites. Aujourd’hui, le vignoble s’étend sur 800 hectares et reste dans la course des vins français.
 

Le vin et l’Auvergne, une vieille histoire


Des centaines d’amphores ont été retrouvées sur le plateau de Gergovie et à Corent. C’est la preuve que le vin et l’Auvergne ont une longue histoire commune. Elle remonte en 52 avant Jésus-Christ, au moment des conquêtes de César.
Plus tard, les habitants des coteaux ont vite compris que l’orientation de leurs terres était propice à la plantation des vignes. Après avoir été importé, le vin a donc été conçu sur place. On sait qu’au Vème siècle, les vignes s’étendaient déjà sur de larges parcelles. Sidoine Apollinaire, écrivain et évêque de Clermont et fournit le premier témoignage sur le vignoble auvergnat.

Un vin qui plaît aux rois


Un vignoble en pleine expansion. Au XIème siècle, la surface plantée est estimée à 10 000 hectares mais il faut attendre le roi Henri IV, au XVIème, siècle pour que le vin auvergnat soit reconnu et plébiscité, le monarque aime sa qualité et son caractère. C’est ensuite Louis XIV qui exprime son intérêt pour le vin de Chanturgue notamment, celui de Châteaugay ou encore de Corent. Le XVII est une période dite « dorée » pour les cépages auvergnats.
Le succès est tel qu’il faut organiser le transport du vin jusqu’à Paris. C’est la voie navigable qui est développée, via l’Allier puis la Loire, le canal de Briare et la Seine. Un commerce qui permet de faire la réputation des ports de l’Allier, notamment celui de Pont-du-Château.

L’âge d’or du vin auvergnat


Au XVIIIème siècle la superficie des vignes double. Il faut trouver des solutions pour stocker le vin. Des caves sont construites un peu partout. A Aubière, par exemple, on en compte plus de 900.
Le Puy-de-Dôme devient le troisième département viticole de France au XIXème siècle. Ailleurs, les cépages sont touchés par un puceron parasite ; le phylloxéra. Les Auvergnats en profitent. Plus de 40 000 hectares de vignes sont recensés à cette période. Certaines sources évoquent des rendements record ; 1 630 000 hectolitres après les vendanges de 1865. Le vin auvergnat est alors l’un des plus consommés de France, juste derrière celui du Languedoc.

La crise


Les ennuis commencent en 1895. Le parasite qui attaque les racines des vignes, le phylloxéra, contamine presque toutes les vignes auvergnates. Il faut alors arracher tous les plants et greffer des ceps résistants mais le mal est fait. La production dégringole.
En 1910, un autre parasite vient compliquer la tâche des viticulteurs ; le mildiou. Quatre ans plus tard, début de la première guerre mondiale… le vignoble auvergnat ne s’en remettra pas.

La nouvelle image des vins auvergnats


Aujourd’hui, le vignoble auvergnat s’étend sur 800 hectares - à titre de comparaison, on recense plus de 100 000 hectares dans les grands vignobles – et cette « petite » production fait plus que maintenir la tête hors de l’eau. Après le creux de la vague, la production se maintient et s’exporte dans le monde entier. Une appellation d’origine contrôlée a été obtenue en 2011 et l’image du vin auvergnat est en pleine mutation. Il est maintenant apprécié comme un vin de petite production, de caractère, qui se tient à l’écart des cépages, presque trop connus, qui inondent le marché.



 
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