Coronavirus COVID 19 : comment participer à l'étude du CHU de Clermont-Ferrand sur le stress

Quel est l’impact de l’épidémie de coronavirus sur notre niveau de stress ? C’est la question que se posent des chercheurs du CHU de Clermont-Ferrand. Ils ont mis en ligne un questionnaire à l’attention de chacun d’entre nous.
 

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Quelle est la qualité de votre sommeil ? Quel est votre niveau d’étude ? Où êtes-vous confiné ?  Êtes-vous vacciné contre la grippe saisonnière ? Des questions qui peuvent vous paraître anodines en temps normal mais qui prennent une toute autre dimension pendant cette période d’épidémie de coronavirus COVID 19. « Même si vous n’avez pas eu de contact avec le virus, l’impact que peut avoir cette épidémie sur votre vie en général et sur votre stress nous intéresse » explique Frédéric Dutheil, professeur en médecine au CHU de Clermont-Ferrand et au laboratoire de psychologie sociale et cognitive du CNRS, en charge d'une étude baptisée Covistress.

Pour mesurer l’impact de cette épidémie, les chercheurs ont mis au point un questionnaire en ligne (covistress.org) qui s’adresse à n’importe lequel d’entre nous. Une cinquantaine de questions balayent vos connaissances sur le virus, votre comportement pendant le confinement, votre rapport au travail… en résumé, les évolutions de votre vie quotidienne dans ce contexte d’épidémie. « Il y a un questionnaire générique, un tronc commun, et tout un tas de questionnaires spécifiques à tiroir en fonction de vos réponses » détaille Frédéric Dutheil. « On va assez loin dans les métiers parce qu’il y a tout un tas de métiers qui se sont révélés pendant l’épidémie de COVID19. Les cadres dynamiques sont confinés donc moins sur le devant de la scène. Ceux qui vont travailler, ce sont les caissières, les femmes de ménage… et ce sont elles qui éprouvent une certaine fierté, une certaine reconnaissance sociale. »

Dans quelques jours, seront mis en ligne des listes plus thématiques comme un questionnaire concernant l’ophtalmologie (combien de temps je passe devant un écran ?), un autre sur la vie de couple (vivre 24H/24H avec son conjoint contre 2 à 3h en moyenne en temps normal), sur l’activité physique… tous ces formulaires sont, bien entendu, complètement anonymes. En fonction de la date à laquelle ils sont remplis, les chercheurs comptent étudier le facteur temps : le ressenti de chacun d’entre nous à la 2e semaine de confinement, à la 3e, à la 5e… et même à très long terme puisque cette étude devrait être menée sur les 4 à 5 prochaines années. « Il y a des répercussions qui peuvent être à très long terme, souligne le Professeur Dutheil. Si l’on prend le syndrome de stress chez certains soignants de l’épidémie de SRAS en 2003,  on trouve des traces plusieurs années après. »
 

Question de santé publique

A partir de toutes vos réponses, les chercheurs souhaitent établir des modèles prédictifs qui permettront de mettre en œuvre des politiques de santé publique plus efficaces. « On sait par exemple que c’est très difficile de reprendre une activité physique qu’on a perdu. Or là, on aura des personnes qui sortiront de 5 à 6 semaines de sédentarité et on n’est pas certain qu’elles reprendront leur activité physique d’avant. Donc on peut avoir une incidence sur l’espérance de vie... On devra observer si c’est juste une pause ou si cette épidémie aura modifié durablement nos comportements. La question se pose aussi pour les addictions » estime Frédéric Dutheil. 

Une étude internationale

Le CHU de Clermont-Ferrand pilote cette étude associé à plusieurs universités et laboratoires à travers le monde. Les questionnaires sont en train d’être traduits dans une dizaine de langues. En Chine, au Portugal, en Italie, au Brésil, les mêmes questions et des réponses forcément influencées par les cultures. Pour le Professeur Dutheil, « Cette dimension culturelle est majeure. La maladie n’a pas du tout la même perception d’un pays à l’autre ». Il cite l’exemple de la Chine où porter un masque fait partie du quotidien ou de la Suisse où il y a moins de monde dans les rues qu’en France alors que le confinement n’est pas obligatoire ni contrôlé, seulement recommandé.  

Rien qu’en France depuis le 2 avril, date à laquelle le questionnaire a été publié, plus de 5 000 réponses sont parvenues aux chercheurs du CHU de Clermont-Ferrand. « Ca marche beaucoup plus que ce qu’on pensait ! se réjouit le Professeur Dutheil. Si on a autant de réponses dans chaque pays, ça sera formidable ! » Si vous souhaitez apporter votre témoignage, vous pouvez le faire sur le site covistress.org
 

Plusieurs études en cours au CHU de Clermont-Ferrand

En plus de cette étude sur le stress, le CHU de Clermont-Ferrand prend part à plusieurs projets de recherche répartis autour de 3 grands champs :
- des études interventionnelles dans la phase aiguë. Par exemple l’usage de médicaments, de pratiques de réanimation…
- des études sur la Prise en charge post-COVID : comment prendre en charge les patients sortis de réanimation à court et moyen terme ?
- des études sur la prise en charge des autres maladies pendant cette période de COVID face au constat de la baisse de fréquentation des hôpitaux et des médecins de ville. Le CHU de ClermontFerrand est en train de mettre sur pied une étude pour évaluer la répercussion de l’épidémie sur la conduite des patients.   

Par ailleurs, les hôpitaux de la région (CHU de Clermont-Ferrand, de Saint-Etienne, de Grenoble et les hôpitaux publics de Lyon) organisés en un groupement inter-régional de recherche clinique devraient lancer plusieurs études mi-avril.  « On est en train de finaliser 13 études ciblées qui vont être portées par nos CHU », indique le Professeur Ruddy Richard, Président de la direction de la recherche clinique et de l’innovation au CHU de Clermont-Ferrand.

Le CHU de Clermont-Ferrand, participe également aux essais cliniques Discovery et à l’étude French Covid pilotés par l’Inserm.
 
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