Coronavirus COVID 19. Droit de visite dans les EHPAD du Puy-de-Dôme : "C'est encore flou"

Au lendemain de l’annonce du ministre de la Santé d’assouplir les mesures de confinement dû au coronavirus COVID 19 dans les EHPAD, les chefs d’établissements du Puy-de-Dôme sont encore dans le flou. Ils saluent cependant cette bonne nouvelle pour la vie des résidents.
 

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Dimanche 19 avril, Edouard Philippe, le Premier Ministre, et Olivier Véran, le ministre de la Santé, ont tenu une conférence de presse. Confinés bien avant le reste de la population, les résidents des EHPAD vont pouvoir revoir leurs proches, a annoncé le ministre de la Santé. Dans ces maisons de retraite, dont près de la moitié a signalé des cas avérés ou suspectés de coronavirus ces dernières semaines, « Nous allons permettre, sous certaines conditions, un droit de visite », a souligné Oliver Véran. Le ministre a précisé que ce droit de visite serait fait à la demande du résident et sous certaines conditions. Il ne sera pas possible de recevoir plus de deux visiteurs à la fois et les mesures barrière devront être appliquées : "Il y aura une interdiction de contact physique, mais le contact visuel sera possible", a-t-il précisé. 

Des visites dès lundi

A l’EHPAD des Neufs soleils de Clermont-Ferrand, au lendemain de ces annonces, des mesures d’assouplissement du droit de visite ont été prises. Annick Blanchet, directrice de l’établissement, explique : « Ce matin, nous avons contacté les résidents et nous leur avons demandé s’ils voulaient revoir leur famille.  Dès cet après-midi, nous avons mis en place des visites, très encadrées. Les résidents restent à l’intérieur. On a établi un périmètre de sécurité de 5 mètres, avec deux tables. La famille reste à la porte et peut parler au résident pendant 15 à 20 minutes. Ils n’ont bien sûr pas le droit de se toucher ». Pour le moment, une vingtaine de résidents sur un total de 78 a exprimé le souhait de revoir sa famille. 

Une décision qui était attendue

Pour Michel Brousse, président de l’UFAPA de l’Allier, Union des familles et amis des personnes âgées, cet assouplissement est une sage décision. Il nuance : « Le droit de visite doit se faire dans des conditions limitées, à l’appréciation des directeurs. Or on n’en sait pas plus. Il fallait un assouplissement du droit de visite. C’était très mal supporté par les familles et les résidents. Maintenir le lien est primordial car certains sont plus fragiles que les autres ». Une décision saluée aussi par l’ Association des Directeurs au service des Personnes Âgées. Dans un communiqué publié le 19 avril, il indique : « L'AD-PA avait dès le mois de mars indiqué qu’il convenait de trouver un juste équilibre entre santé physique et psychique dans le cadre du confinement et obtenu en ce sens la saisine du CCNE sur ce sujet. Elle tient donc à saluer la décision de l’Etat de rouvrir la possibilité de visites de familles et proches au sein des établissements pour personnes âgées ».

En attente de modalités pratiques

A l’EHPAD Les Bosquets-Dr Reynaud, à Ennezat, près de Riom on s’interroge encore sur la façon d'aménager cet assouplissement du droit de visite. Sandrine Carrier, directrice de l’établissement, souligne : « Pour le moment, on est en cours de réflexion depuis une semaine. On cherche une solution pour permettre aux familles et aux résidents de se voir, tout en préservant la sécurité de chacun ». Emmanuelle Brousse, directrice du CIAS qui gère la structure d’Ennezat, précise : « On réfléchit à un plexiglas. Mais on a eu une annonce hier sans avoir pour le moment des nouvelles de l’ARS par rapport aux modalités pratiques. C’est encore flou. Jusque-là, on avait la possibilité d’accorder des visites sur dérogation, notamment pour les personnes en syndrome de glissement. On équipait les familles de surblouses, de surchaussures. On leur disait de ne pas toucher les résidents et ils pouvaient leur parler, sous l’œil du personnel et en respectant les gestes barrière ». En attendant les consignes de l’ARS, le personnel de l’EHPAD d’Ennezat essaie d’améliorer le quotidien des 79 résidents : appels au téléphone ou via Skype, édition d’un journal interne et envoi de photos par mail.
 
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