Coronavirus COVID 19. Puy-de-Dôme : le casse-tête des déménagements pendant le confinement

La période de confinement lié au coronavirus COVID 19 a un impact sur les déménagements et par conséquent sur les entreprises de déménageurs. Exemple dans le Puy-de-Dôme. 

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Peut-on déménager pendant le confinement lié au coronavirus COVID 19 ? Une question que certains ont dû se poser depuis le mardi 17 mars. D'autres n'ont même pas eu le temps de se la poser et sont bloqués par les mesures de confinement alors qu'ils devaient déménager. 
 

Un déménagement suspendu 

C'est le cas de Laëtitia et de sa famille. Actuellement, ils sont quatre à vivre dans un appartement à Issoire (Puy-de-Dôme). Et normalement, ils devaient déménager dans un pavillon à Pont-du-Château, vendredi 3 avril. La veille du confinement, une entreprise de déménageurs devait emmener les cartons vers le nouveau domicile. Mais là, tout est à l'arrêt. "Nous n'avons pas de nouvelles du bailleur, explique la mère de famille. Il faut savoir que notre nouveau logement n'était pas totalement terminé. Il restait une semaine de travaux. Normalement, ils ont pu reprendre, mais on ne sait pas. On ne peut pas signer ni récupérer les clés vu que ce n'est pas considéré comme un déménagement urgent"

Un autre élément est à prendre en compte : la jeune femme attend son troisième enfant. Elle entre dans son sixième mois de grossesse et cette situation l'inquiète. "Je ne peux rien faire pour le moment et j'ai peur que ça aille vite après le confinement. J'aurais bien avancé dans ma grossesse, j'aimerais pouvoir déménager avant d'être trop avancée. C'est très angoissant et déprimant, mais heureusement le bailleur ne peut pas nous expulser, toutes les entrées et les sorties sont bloquées".
 

"On n'a pas les moyens de respecter les mesures d'hygiène"

Justement, l'entreprise choisie par Laëtitia a préféré ne pas continuer son activité. "On n'a pas les moyens de respecter les mesures d'hygiène, explique Abdennour Nour, gérant d'une société de déménagement dans l'agglomération clermontoise. Quand on porte un meuble, il faut qu'on soit plusieurs, et du coup, on ne peut pas respecter les distances d'hygiène"

Les offices notariales à l'arrêt, les achats et les locations à l'arrêt, les agences immobilières à l'arrêt, les visites à l'arrêt... Les déménageurs sont donc à l'arrêt. "On avait 2 - 3 clients qui devaient entrer dans des EHPAD, mais c'est interdit, continue le déménageur. On avait trois personnels soignants à déménager, on les a privilégiés. Pour le mois d'avril, ce sera une perte sèche. On devait embaucher, mais ça a été annulé". Pour le moment, il n'est pas inquiet pour sa société qu'il a reprise en juin dernier. "Mais ça va dépendre de combien de temps ça dure, on aura sûrement un effet récupérateur, les déménagements vont arriver tous en même temps au lieu d'être étalés"
 

"Jusqu'à aujourd'hui 90 % des entreprises de déménagement avaient cessé leur activité d'elles-même"

Un grand flou subsistait quant à l'autorisation des déménagements. Thierry Gros, président de la chambre syndicale du déménagement en France, explique mercredi 1er avril : "jusqu'à aujourd'hui 90 % des entreprises de déménagement avaient cessé leur activité d'elles-même en France. Malheureusement il en restait quelques-uns, des irresponsables qui voulaient continuer les déménagements. Mais on est des vecteurs de propagation importants du virus"
Avec le gouvernement, la chambre syndicale a pris de nouvelles mesures "les déménagements sont maintenant strictement interdits sauf cas exceptionnels, c'est-à-dire dans le cas de femmes battues (nous déménagerons que ses effets personnels), d'enfants en détresse, pour les hopitaux et tout ce qui touche au sanitaire, ainsi que dans le cas de logements insalubres", continue le président de la chambre syndicale du déménagement.
 

"On a annulé 90 % des déménagements prévus"

Pour le gérant d'une société de déménagement en Auvergne, depuis le début du confinement,"on a annulé 90 % des déménagements prévus", explique Sami Briki. Au téléphone, il explique qu'il prend la route pour Paris pour un déménagement en urgence : la vente a été faite avant le confinement. "J'y vais tout seul, j'ai tout le nécessaire : des masques, du gel, des gants". Il est inquiet, ils ont fait beaucoup d'investissements ce mois-ci (poids lourds, location de garde-meubles, caisses de garde-meubles) "j'ai peur que l'entreprise ferme si ça va au-delà du 15 avril"

Il n'a fait que cinq déménagements depuis le début du confinement : "il y en a trois où les personnes devaient déménager par leurs propres moyens, mais avec le confinement, les amis et la famille n'ont pas pu les aider". La société qui existe depuis 2017 réfléchit à d'autres solutions comme mettre en location ses camions. 

A la fin du confinement, des mesures drastiques seront prises par la chambre syndicale : des guides d'équipement doivent être mis en place et il faudra trouver de la main d'oeuvre pour rattraper le retard. Le président de la chambre syndicale espère que la durée du travail sera ajustée. Il assure qu'une solution sera trouvée pour tous les clients. 

 

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