A Royat dans Puy-de-Dôme, les cures thermales auraient dû commencer depuis la mi-mars. Mais avec le confinement, le début de saison a été repoussé à une date inconnue. Les professionnels tablent aujourd'hui sur une réouverture mi-juillet. Pendant ce temps, l'économie de la station est à l'arrêt.
Depuis le 16 mars, l'établissement thermal de Royat près de Clermont-Ferrand devrait être rempli de curistes. Mais confinement oblige, les couloirs restent désespérément vides, tout comme les bassins.
"Depuis le 16 mars, on a prévenu nos curistes de ne pas venir. On a remis les établissements en mode hivernage, en fait on a revidé les bassins et on a mis en place un plan d’activité partielle pour nos permanents" explique Dominique Ferrandon, le Directeur des thermes de Royat.
Habituellement, 8000 curistes viennent se faire soigner chaque année à Royat, dont 60 % viennent de l'extérieur. Pour beaucoup de commerces, leur présence est vitale. Dans l’hôtel que gère Anne Cardoso à Royat, bien que situé à deux pas des thermes, le tableau des réservations est quasiment vide, une seule chambre est occupée sur les 30. "Si je vous donne un élément comparaison, en fait cette année sur le mois d’avril en un mois nous allons réaliser le chiffre d’affaires de 2 jours de l’année dernière". Ici, les curistes ne représentent que 10 à 15 % des nuitées mais leur nombre était en forte progression ces derniers temps, leur absence est d'autant plus difficile à vivre. "Aujourd'hui on nous annonce que la cure ouvrirait au 15 juillet, on croise les doigts pour que ça soit le cas, et on croise les doigts pour qu'ils viennent ! Car c’est vrai que c’est une clientèle âgée, forcément sensibles au niveau de la santé. Est-ce qu'ils vont choisir de venir ou pas ? Ça c'est encore autre chose" poursuit-elle.
L'établissement thermal, en tout cas, se prépare à une réouverture. Quatre mille curistes maintiennent pour le moment leurs réservations et la direction envisage de prolonger la saison de quelques semaines en novembre. "L'objectif, c'est d'assurer ces cures pour ces 4000 curistes qui nous font confiance, avec fonctionnement matin et après-midi parce qu’on n’aura pas la capacité de passer tout le monde le matin; et avec un fonctionnement conditionné aussi par les conditions sanitaires, et notamment ne serait-ce que la distanciation sociale, on va devoir se réorganiser en fonction de ces critères-là" détaille Dominique Ferrandon.
Cela devrait aussi permettre de faire travailler les saisonniers, eux aussi victimes de cette fermeture. Au plus fort de la saison, les thermes emploient près de 120 personnes.