De leur fabrication à leur utilisation, les produits cosmétiques peuvent avoir un impact nocif sur l'environnement. L'industrie cosmétique est à l'origine de 0,5% à 1,5 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Gaz auxquels il faut rajouter la gestion des déchets, les atteintes à la biodiversité et la pollution des eaux. Des solutions existent déjà ou se mettent en place pour sauver la peau de la planète.
J'imagine que dans le rituel de vos petits matins il y a : douche, brossage de dents, crème de jour, maquillage, déodorant et un soupçon de parfum. Des gestes quotidiens qui contribuent à polluer les sols, les nappes phréatiques etc. Pourquoi ?
- Parce que nombre d’industries utilisent des procédés nocifs comme l’éthoxylation pour obtenir des agents moussants et la pétrochimie pour la fabrication des huiles minérales. L’extraction, le transport et le raffinage du pétrole présentent un bilan écologique désastreux. De nombreux composants des cosmétiques sont des polluants aquatiques ou aériens non biodégradables et agressifs pour la faune et la flore. Ainsi, après chaque douche, shampoing, brossage de dents, des particules nocives persistent dans les eaux usées. C’est le cas des microbilles de plastique. Elles mettent plusieurs siècles à se dégrader. On les retrouve notamment dans les produits de gommage, le silicone, les shampoings… Depuis 2018, la loi biodiversité interdit la mise sur le marché français des produits cosmétiques contenant des microbilles et depuis 2020 celle des cotons-tiges en plastique.
- Parce que tous les produits cosmétiques sont emballés et sur-emballés. Le produit est d'abord mis dans un emballage primaire : c’est le contenant même du produit, le flacon du gel douche, le tube du dentifrice ou le pot de crème. Un emballage le plus souvent fait de plastique non dégradable. Selon l'ADEME (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les emballages de gel douche représentent à eux seuls 16 000 tonnes de déchets par an. Vient s'ajouter l'emballage secondaire, un étui carton ou autre. Tous produits cosmétiques condondus, ce sont plus de 75 000 tonnes d'emballages qui sont jetés chaque année en France (étude ipsos/eco-emballage).
Faut-il pour autant cesser de se laver ? Eléments de réponse dans la vidéo ci-dessous.
Dans l'optique de faire évoluer les choses, les grands noms de l'industrie cosmétique ont créé le consortium Eco Beauty Label. L'idée est de mettre en place un système de notation volontaire de l'impact environnemental des produits. Comme le Nutriscore pour les aliments, un score global sera apposé sur les emballages des cosmétiques pour permettre aux consommateurs de faire des choix plus raisonnés. De son côté, la FEBEA ( fédération des entreprises de la beauté) prévoit une économie de 8 500 tonnes de plastique d'ici à 2025.
L'association Cosmébio est un label auquel adhèrent plus de 560 sociétés. Sur son site, l'association propose l'ensemble des labels de cosmétiques les plus respecteux de l'environnement. Un autre site aide au déchiffrage des étiquettes.
Dans le quotidien, à chacun de se responsabiliser aussi en maîtrisant sa consommation d'eau, en utilisant la juste dose de produit, en préférant les conditionnements rechargeables... On peut aussi fabriquer soi-même ses produits cosmétiques. De nombreuses formations sont proposées sur internet mais le mieux est sans doute de s'adresser directement à des professionnels. Ils sont de plus en plus nombreux à proposer, en boutique, des ateliers de sensiblisation et de fabrication de produits cosmétiques adaptés à la peau de chacun-chacune et moins agressifs pour celle de la planète.
" Réduire l'utilisation des cosmétiques pour sauver la peau de la planète" sera au coeur de L'Info en plus du vendredi 12 mai à 18h30 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Dans l'hebdo vert de votre région, Véronique Buson recevra Héloïse Fontaine, ingénieure et fondatrice de Step One, fabrique cantalienne de produits cosmétiques "zéro déchet".