Donald Trump deviendra officiellement le 47ᵉ président des États-Unis le 20 janvier 2025. Parmi les premières mesures économiques annoncées par son état-major figurent de nouvelles taxes sur les produits importés d'Europe. En Centre-Val de Loire, ces surtaxes pourraient surtout frapper la viticulture et les produits cosmétiques.
En cette fin d'année, les envois vers les États-Unis sont l'une des activités majeures du Domaine de la Châtaigneraie à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire).
Des caisses de Vouvray sont installées sur des palettes et attendent le passage du transporteur. Celles-ci partiront vers l'Est des USA, chez un grossiste américain en vins. On ne peut pas encore parler d'affolement, mais pour le viticulteur tourangeau concerné, il y a bien une accélération des exportations.
"Il y a une anticipation par les importateurs américains. Ils se disent qu'il vaut mieux avoir un peu de stock avant les éventuelles décisions de la future administration Trump."
Nous on a déjà connu la surtaxe Trump en 2019. Il avait imposé 25% de droits de douane sur nos vins tranquilles de moins de 14 degrés et ça avait tout de même coûté près de 500 millions d'euros à toute la viticulture française.
Benoît Gautier, viticulteur de l'appellation Vouvray
En 2019, la précédente taxe Trump avait été rudement ressentie et cinq ans plus tard tous les viticulteurs, exportant vers les États-Unis, s'inquiètent d'un possible retour d'une mesure fiscale du même type.
Le vin n'est pas le seul produit régional à figurer dans le viseur de Donald Trump
Les produits de luxe, comme les parfums et l'ensemble de la cosmétique, sont aussi sous la menace d'une potentielle taxation en 2025.
Et ce secteur est un pan essentiel de l'économie du Centre-Val de Loire avec ses 7500 salariés et ses 4 milliards d'euros d'exportations en 2023. Heureusement, ce chiffre d’affaires n'est pas uniquement réalisé avec les USA.
La Cosmetic Valley, l'organisation qui fédère 111 établissements industriels ou artisanaux en Centre-Val de Loire, estime qu'elle ne sera pas la première cible de l'administration Trump. Une analyse optimiste qui n'empêche pas quelques dirigeants d'entreprises, sous couvert d'anonymat, de s'alarmer et de croiser les doigts.
Dans ce contexte d'inquiétude, il y a néanmoins des raisons de croire à la résilience de l'économie du Centre-Val de Loire. D'abord, le client américain ne figure qu'en 8ᵉ position de notre liste d'acheteurs. Nos échanges avec les USA pèsent 1 milliard d'euros, une somme rondelette, mais qui ne serait pas réduite à néant par une nouvelle fiscalité douanière américaine.
Quoi qu'il arrive, le futur gouvernement américain ne devrait prendre que des mesures symboliques, affectant un nombre restreint de produits et pour une période temporaire.