C’est un événement planétaire très attendu. Vendredi 8 septembre, la Coupe du monde de rugby débute, avec un très alléchant France-Nouvelle-Zélande. Aurélien Rougerie, ancien capitaine de l’ASM Clermont Auvergne et joueur du XV de France, livre ses impressions.
Les Bleus contre les All Blacks : une affiche de rêve pour l’ouverture de la Coupe du monde de rugby, ce vendredi 8 septembre. A quelques jours du début de la compétition, qui se tient en France, Aurélien Rougerie, emblématique ancien joueur de l’ASM Clermont Auvergne et du XV de France, confie ses pronostics et évoque l'avenir des "Jaune et Bleu".
Question : “Aurélien Rougerie, finaliste de Coupe du monde face aux All Blacks en 2011, vous serez, évidemment, face à votre télé, ce vendredi soir pour le match France contre Nouvelle-Zélande ?”
Aurélien Rougerie : “Oui, bien sûr. On sera les premiers supporters de l’équipe de France. C’est un événement notable. On va suivre ça avec beaucoup d’envie pour supporter les Bleus”
Question : “Des All Blacks qui font toujours peur, malgré leur récente défaite en match amical ?”
Aurélien Rougerie : “Ils sont passés un peu à travers mais, sans aucun doute, ils seront prêts. Donc, ils seront dangereux, avec des qualités dans toutes les lignes”.
Question : “De l’autre côté, il y a l'équipe de France en pleine forme, que l’on pense favorite. Ce n’est pas un peu dangereux, ça ?”
Aurélien Rougerie : “Je ne sais pas si c’est dangereux. Mais, en tout cas, il faudra assumer ce titre de favori et prendre la compétition par le bon bout. On a toujours du mal à aborder ces compétitions. Les premiers matchs lancent la session. Il faut donc être concentré et bien démarrer cette Coupe du monde. En revanche, on a vu que l'Équipe de France était armée pour tout le monde. Il faut simplement bien entrer dans cette compétition”.
Question : “Cela vous rappelle forcément des souvenirs : la finale de 2011 face à la Nouvelle-Zélande. Cette défaite à un point seulement reste une blessure dans votre carrière ?”
Aurélien Rougerie : “C’est compliqué. Cela reste gravé. Ce sont des souvenirs qu’on garde à jamais. Surtout à ce stade-là de la compétition. La Coupe du monde, c’est toujours un moment particulier. Toute la préparation en amont est particulière. On a la crainte de la blessure. Il faut se préparer, pousser son corps au-delà de ses limites pour vraiment progresser. En quatre mois, dans une Coupe du monde, on passe par toutes les émotions. J’ai eu la chance d’en faire quelques-unes et j’en garde de bons souvenirs”.
Question : “Vous avez 76 sélections et trois Coupes du monde au compteur. Ce n’est pas rien”.
Aurélien Rougerie : “Et autant de bons souvenirs. La première en Australie et la deuxième en France où ça a été un peu plus compliqué pour moi sportivement mais enrichissant humainement”
Question : “Jouer devant son public, pour les Français cela va être exceptionnel ?”
Aurélien Rougerie : “Cela va être top ! C’est un moment de communion intense. Il y aura toute la France qui sera là pour supporter son équipe. Et moi le premier !
Question : “Pas de Clermontois dans cette équipe de France. C’est une première dans l'histoire de cette Coupe du monde….”
Aurélien Rougerie : “C’est à l’image de qu’on vit aujourd’hui. On est en reconstruction. Le club passe par une phase un peu difficile, avec des joueurs qu’on avait qui étaient en équipe de France, qui sont partis vers d’autres cieux. Je pense qu’ils vont faire une grande compétition, eux aussi. On va essayer de reprendre les choses correctement, dans l’ordre. Patiemment, on va essayer de construire une équipe pour pouvoir retrouver des garçons performants. Pour certainement finir en équipe de France”.
Question : “C’est aussi ça votre rôle aussi, en tant que team manager, aux côtés de Christophe Urios ?”
Aurélien Rougerie : “Oui, c’est aussi le travail du staff technique. Evidemment, on les encourage à s'entraîner, à prendre la vie du bon côté, la vie extra-sportive, surtout, qui n’est pas toujours facile à gérer”
Question : “Avez-vous essayé de rendre ce club attractif comme il l’était il y a quelques années, notamment auprès des jeunes ?”
Aurélien Rougerie : “C’est pas toujours évident. On a cette réputation de ville un peu noire, où il n’y a pas la mer. Il faut trouver des arguments, autres que financiers, pour les faire venir. Je crois que l’image du match de ce week-end est un bon argument”.
Question : “On a vu qu’il a été difficile de s’imposer face à La Rochelle. C’était une victoire sur le fil. C’est une équipe qui avait du caractère. C’est là-dessus qu’il faut bâtir ?”
Aurélien Rougerie : “Oui, c’est là-dessus qu’on construit une équipe. On a vu un match à couteaux tirés, avec beaucoup d’engagement, de gros plaquages, une belle défense, de la solidarité, de l’envie. Ce sont tous les ingrédients pour jouer au rugby”.
Question : "Christophe Urios disait en fin de match “Je suis Jaunard”. Cela a dû vous faire plaisir ?"
Aurélien Rougerie : "Bien sûr que cela me fait plaisir. Ayant fait toute ma carrière ici, je suis Jaunard dans les veines. ça m’a fait plaisir de voir tout un public en communion avec son équipe".
Question : “Christophe Urios a un style particulier. Il s'est très vite adapté à ce club de l’ASM, selon vous ?”
Aurélien Rougerie : “Il est arrivé en milieu de saison. C’est toujours un peu difficile, surtout qu’il faut digérer l’éviction à Bordeaux. Ce n’était pas une situation facile pour lui. Malgré tout, il a relevé le challenge. Il était là, il a observé, cela lui a permis d'emmagasiner les informations pour agir à l’intersaison”.
Question : “Cela vous permet d’être confiant sur la suite de la saison ?”
Aurélien Rougerie : “On l’est, surtout avec un match comme celui de ce week-end contre un champion d’Europe. Évidemment, on sait que tout n’est pas acquis. On va essayer de construire là-dessus et de travailler sérieusement”.
Question : “Le tableau est particulier dans cette Coupe du monde. Il y a beaucoup de nations très fortes dans le tableau côté français…”
Aurélien Rougerie : “Evidemment, ça va être une compétition difficile avec un tableau un peu bizarre. C’est un peu délicat. On va voir lors des phases-finales , en deuxième partie de compétition. Ce sont des matchs pas forcément à l’avantage d’une équipe, avec des écarts, peut-être, importants au score".
Question : “Quel est votre pronostic ?”
Aurélien Rougerie : “La France championne du monde !”