De plus en plus de personnes ont reçu les 2 injections du vaccin contre le COVID 19. Désormais protégés, les vaccinés se rapprochent un peu plus de la « vie d’avant ». Dans la sphère publique, les consignes continuent à s’appliquer mais en privé, les gestes barrières s’assouplissent.

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En Auvergne-Rhône-Alpes, 900 000 personnes avaient reçu leurs 2 injections de vaccin contre le COVID 19, selon l’ARS (Agence Régionale de Santé), vendredi 7 mai. Les nouveaux vaccinés doivent respecter un délai de quelques semaines avant de bénéficier de la protection maximale contre le virus. Passé ce délai, ils sont soumis aux mêmes restrictions que les non-vaccinés dans l’espace public, mais dans leur vie privée, les règles peuvent être assouplies, en restant prudent. « On peut considérer qu’une dizaine de jour après la deuxième injection du vaccin, on est au plus haut de la protection. Cela ne veut pas dire pour autant que ce soit tout à fait absolu. On a quelques observations de personnes qui ont contracté l’infection, même après 2 doses. Le risque est tout de même réduit de manière importante », souligne Jean Beytout, ancien chef du service des maladies infectieuses du CHU de Clermont-Ferrand. Il ajoute que, vacciné, les chances sont très faibles d’être porteur du virus : « Une personne bien vaccinée ne constitue plus un risque pour son entourage. Elle peut donc embrasser sa famille, si elle est bien vaccinée, sans que ça présente un risque pour ses proches. »

"On ne fait pas courir de risque à son entourage"

Le professeur Beytout alerte néanmoins ceux qui seraient tentés de se laisser aller aux embrassades : « Si la famille est contaminée, elle peut quand même constituer encore un risque pour vous ». En revanche, ce danger disparaît si les deux parties sont vaccinées : « Si vous et votre conjoint êtes vaccinés, lors des embrassades, le risque est plus que très faible, il est infime », ajoute Jean Beytout. Pour les situations sociales ou le port du masque n’est pas possible, comme les repas, le professeur recommande de rester vigilant : « Il vaut mieux respecter les recommandations concernant les repas à plus de 6 personnes. C’est envisageable si tout le monde est vacciné mais il vaut mieux respecter les consignes, de la même manière qu’on continue à conseiller aux personnes vaccinées de porter le masque malgré tout, même si c’est rassurant de savoir qu’on ne fait pas courir de risque à son entourage. » Dans la sphère professionnelle, il est important de ne pas casser la discipline de protection : « Même les personnes protégées ont intérêt à maintenir les mesures de protection, pour ne pas « tenter » les autres, si l’on peut dire, et maintenir une discipline collective ».

Rester prudent entre vacciné et non-vacciné

Pas de relâchement dans les gestes barrières entre vacciné et non-vacciné donc, sauf cas exceptionnel : « Il faut que nos proches aient effectué un test récent et qu’il soit négatif. Sinon, après la première injection, on a réduit assez considérablement le risque d’être porteur », précise Jean Beytout. Malgré le souhait de chacun de reprendre une vie familiale normale, il enjoint à rester prudent : « C’est difficile de porter des masques au sein de sa propre famille, mais on sait que c’est le lieu où on a le plus de risque d’être contaminé. On en est au stade où le virus est présent partout, notamment en famille, ce qu’on appelle l’état d’endémie. Là où le risque est le plus élevé, c’est dans la sphère familiale. On se pose ce genre de questions à une époque où l’épidémie n’a jamais été aussi forte, tous les indicateurs étaient au plus haut il y a une semaine ». Parallèlement, il rappelle que de plus en plus de personnes sont vaccinées, ce qui est encourageant dans le projet d’immunité collective.

Sortir les plus fragiles de l'isolement

Entre personnes vaccinées, le risque est amoindri en cas de proximité physique ou encore d’embrassades : « Ca a toujours été à très haut risque et le risque est bien diminué autour des personnes vaccinés », précise le professeur Beytout. Il ajoute que la vaccination a déjà des effets positifs visibles sur le quotidien de certains vaccinés : « Il y a des « libérations » qui ont été obtenues en grande partie par la vaccination, pas seulement parce qu’il y a plusieurs moyens d’actions. Cependant, la vaccination a permis pour beaucoup d’ouvrir les EHPAD aux visites et de sortir de l’isolement des personnes âgées. Cela correspond aux objectifs de protéger les personnes les plus à risque, les personnes âgées, à risque, avec l’objectif principal de désengorger les hôpitaux », explique Jean Beytout. Cela permet, selon lui, de sortir ces personnes de l’application stricte des gestes de barrière et d’avoir des contacts avec leurs proches, via des embrassades ou des échanges avec proximité. Désormais, la campagne de vaccination s’élargit et vise un public nouveau. Dès le 12 mai, chaque Français qui le souhaite pourra prendre rendez-vous d’un jour sur l’autre pour se faire vacciner, dans la limite des doses disponibles.

 

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