Depuis deux mois, dans le Puy-de-Dôme comme partout en France, il devient de plus en plus difficile pour les officines de se procurer du doliprane ou des antibiotiques. Une pénurie qui touche notamment les médicaments pour enfants. Le retour à la normale est prévu pour le mois de mars.
Doliprane, antibiotique, sirop pour la toux... Depuis deux mois, les étagères des officines de cette pharmacie à Clermont-Ferrand se vident. Conséquence : les patients s'inquiètent. C'est le cas de Patricia qui est parvenue à trouver du paracétamol pour son petit-fils : « Il a 5 ans. C'est vrai que si on ne peut pas soigner, je me pose la question de comment on va faire ».
Seulement « cinq flacons de Doliprane pour enfants »
Dans cette pharmacie, les commandes arrivent au compte-goutte. Nicolas Verdier, pharmacien, ne peut que constater le manque de paracétamol dans son officine : « Pour faire face aux épidémies hivernales, ils nous restent cinq flacons de Doliprane pour enfants et puis une trentaine de boites d'amoxicilline », observe le pharmacien.
Et pour cause, les principes actifs de ces médicaments sont fabriqués principalement en Chine. Mais avec la reprise de l'épidémie de Covid 19, beaucoup d'entreprises chinoises sont à l'arrêt ou bien réquisitionnées. Une crise qui s'ajoute à celle déjà subie en France selon le pharmacien : « On s'aperçoit qu'on a un problème de matière première. Pour fabriquer des médicaments, il faut de l'aluminium. Il faut du carton. Or, on manque d'aluminium et on manque de carton. Et on s'aperçoit que les pénuries touchent les formes pédiatriques - donc les sachets - qui sont plus chers à produire. Et aussi les formes buvables comme les sirops dans des flacons en verre. Et le verre est très cher à produire ».
Adapter les prescriptions
Mais alors que les épidémies de grippe, Covid et bronchiolite continuent de sévir, certains médecins sont contraints d'adapter leurs prescriptions. C'est le cas de Sandrine Tautou, médecin à Veyre-Monton dans le Puy-de-Dôme : « Chaque matin, c'est un jeu d'équilibriste parce qu'on ne sait pas la pathologie qu'on va avoir dans la journée. Et, on ne sait pas les stocks des pharmaciens. Des pharmaciens nous rappellent pour nous dire qu'il n'en ont plus en stock et comment ils peuvent faire. On organise un 'switch' entre deux molécules quand cela est possible. Autrement, on prend des formes adultes qu'on coupe ou que l'on fait couper par les parents pour donner la bonne posologie aux enfants ».
Pour limiter le recours aux antibiotiques, ce médecin se tourne davantage vers les tests de grippe et d'angine. Pour l'instant, aucun retour à la normale n'est prévu avant la fin du mois de mars.