En 1974, Louis Giscard d’Estaing a 15 ans. Le 10 mai, dans l’entre deux tours de la présidentielle, il regarde son père Valéry qui affronte François Mitterrand. Un débat télévisé décisif : VGE s’impose avec une formule devenue culte sur le monopole du cœur.

En 1974, Louis Giscard d’Estaing a 15 ans. Le 10 mai, dans l’entre deux tours de la présidentielle, il regarde son père Valéry qui affronte François Mitterrand. Un débat télévisé décisif : VGE s’impose avec une formule devenue culte sur le monopole du cœur.

Quel souvenir gardez-vous de ce grand duel présidentiel en 1974 ?

"J’étais un jeune adolescent de 15 ans. Avec mon frère Henri et ma sœur Jacinthe, nous sommes en âge de participer à la campagne de notre père. Et nous avons regardé le débat télévisé en famille. Je me souviens que la phrase sur le monopole du cœur a provoqué un choc émotionnel dans toute l’équipe de Giscard à la barre (NDLR le slogan de l’époque)."

Sur le plateau, le candidat François Mitterrand défend une juste répartition des richesses : " C'est presque une question d’intelligence, c'est aussi une affaire de cœur." Ce qui a provoqué cette réplique assassine de Valéry Giscard d'Estaing où l'expression « monopole du cœur » est répétée trois fois : "Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du cœur. Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur ! Vous ne l'avez pas... J'ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. Vous n'avez pas le monopole du cœur."



Pourquoi cette formule vous a-t-elle immédiatement marqué ?

"Il y avait dans la démarche de mon père un aspect de nouveauté, et une forte différence générationnelle avec François Mitterrand. Les jeunes ont ressenti cet élan. La réaction spontanée de mon père a mis en difficulté le candidat socialiste. Il voulait dire dire que la gauche n’était pas la seule à représenter les valeurs de solidarité. Le débat a incontestablement tenu sa place dans la dynamique positive de sa campagne."

Pour cette élection présidentielle 2017, beaucoup d’observateurs politiques rapprochent la démarche de votre père Valéry Giscard d’Estaing en 1974 avec celle d’Emmanuel Macron qui joue aussi la carte du renouveau. Qu’en pensez-vous ?

"Oui et non... Qu’il y ait quelques analogies dans le profil, oui. Que leur parcours soit comparable, non !  On ne peut pas comparer quelqu’un qui a été brièvement ministre de l’Economie avec quelqu’un qui a été le ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou et le fondateur de deux partis majeurs de la Vème République, les Républicains Indépendants et l’UDF. C’est très différent."

Qu’attendez vous du débat de mercredi soir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?

" La démonstration du besoin d’un rassemblement politique, de la place de la France dans l’Europe, dire que le programme de Marine Le Pen appauvrit la France et les Français. Il ne faut pas se tromper. J’ai annoncé sans ambiguïté dès le soir du premier tour mon soutien à l’autre candidat, Emmanuel Macron."

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