Les antibiotiques contre les angines et les infections urinaires seront bientôt disponibles en pharmacie sans ordonnance et donc sans prendre rendez-vous chez son médecin. La première ministre l’a annoncé jeudi 31 août. Une mesure plutôt bien accueillie par les usagers.
D’ici peu, lorsque vous aurez les symptômes d’une angine ou ceux d’une infection urinaire, il ne sera plus obligatoire d’aller voir le médecin, il suffira de se rendre dans sa pharmacie. Deux pathologies courantes dont les symptômes peuvent s’avérer rapidement gênants ou douloureux. Il suffira de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique effectué par le pharmacien pour confirmer ou non la pathologie. « On va aller gratter au fond de la gorge du patient avec le petit écouvillon que l’on placera dans un tube à essai. C’est le même principe que pour le COVID que tout le monde connaît. S’il y a deux petites barres, le test est positif », explique Delphine Torresan-Planteligne, pharmacienne à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Si le test s’avère positif, les patients pourront obtenir leurs antibiotiques immédiatement, sans ordonnance. C’est un soulagement pour Delphine Torresan-Planteligne. « On était assez démuni au comptoir surtout dans le cas des infections urinaires où on savait bien qu’il fallait se diriger vers un antibiotique. On était obligé de dire aux patients de prendre rendez-vous chez leur médecin généraliste. Souvent, ils n’avaient pas rendez-vous très rapidement et ça posait problème avec toutes les complications que l’on connaît d’une infection urinaire chez la femme ».
Un retour obligatoire pour chaque patient à son médecin
Du côté des médecins généralistes, cela signifie moins de patients dans leur salle d'attente. Mais attention aux excès, pour cette professionnelle de santé, l'accès à ces antibiotiques sans ordonnance ne doit pas être pris à la légère. « Nous, ce que nous voulons, c’est un retour obligatoire pour chaque patient qui nous concerne s’il y a eu délivrance ou pas d’antibiotique afin de tenir nos dossiers médicaux à jour et de voir les suivies à donner ».
La mesure sera proposée dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté au mois de septembre. L’Union nationale des pharmacies l’a annoncé : les tests et les antibiotiques seront bien pris en charge par l’assurance-maladie.
Propos recueillis par Julien Boscq