Avec une statue place de Jaude, une sculpture et deux tableaux exposés au Musée d’Art Roger Quilliot, le général Desaix est un personnage incontournable à Clermont-Ferrand. Ces œuvres d’art permettent de mieux apprécier son histoire.
 

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Sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand, un modeste bronze en pied de Desaix montre du doigt la direction d’un fougueux Vercingétorix à cheval.
C’est un peu l’histoire de Desaix dans les œuvres d’art : l’histoire de sa mort sert à mettre en valeur la gloire de Bonaparte.

Le tableau "La bataille de Marengo" de Jean Godefroy a été acheté en 2016. Un investissement de dix mille euros que le musée n’a pas hésité à débourser.
Justine Bouju est chargée scientifique des collections au Musée d’Art Roger Quilliot, pour l’équipe du musée, cette figure historique est incontournable : "En Auvergne, Desaix c’est la star du coin. Chaque fois qu’on voit passer un élément sur Desaix, on essaye de l’acheter. L’opportunité fait l’achat. On fait des veilles documentaires pour nos pistes d’achat, on recense des centaines d’œuvres on n’achète même pas 5% de ce qu’on regarde. La bataille de Marengo, c’était cher mais ça rentrait dans notre budget d’acquisition."


"C’était l’homme du sacrifice"

Le personnage a été enjolivé par la légende Napoléonienne et sa popularité est venue de la façon dont il est mort. C’est le héros de la bataille de Marengo et dans le tableau de Godefroy il meurt au premier plan face à la majesté de Napoléon Bonaparte juché sur son cheval. Sur la gauche du tableau, il agonise assis. Le fidèle Desaix meurt dans l’ombre pour souligner qu’il ne s’est pas battu pour sa gloire personnelle.
C’est ainsi que le dépeint le célèbre historien Michelet dans son Histoire de la Révolution : "Desaix, c’était l’homme du sacrifice, qui, pour lui, voulut toujours le devoir, et la gloire jamais, qui la donna aux autres, et même aux dépens de sa vie; un juste, un héros, un saint, l’irréprochable Desaix."

Ce jeune général, né en 1768 au château d'Ayat, à Ayat-sur-Sioule (Puy-de-Dôme), devint officier à quinze ans et général de division à vingt-six ans. En 1800, à 32 ans, il prend le commandement de deux divisions dans l’armée d’Italie. À Marengo dans le Piémont, il réussit un tour de force : alors que les armées françaises sont en difficulté face aux Autrichiens, Desaix mène l’attaque à cheval et réussit à retourner la situation. Il mourra en brave, d’une balle en plein cœur, sous les ordres de Bonaparte à qui il écrivait avant la campagne d’Italie : "Ordonnez-moi de vous rejoindre, général ou soldat, peu m’importe, pourvu que je combatte à côté de vous. Un jour sans servir la patrie est un jour retranché de ma vie."

 
"Un géant qui dominait des milliers de soldats"

Les deux autres œuvres du musée le représentent aussi au moment de sa mort mais en presence de son cheval.
La sculpture grandeur nature de Joseph Chinard qui est dans l’entrée du musée a été commandée par la ville de Clermont-Ferrand en 1800 juste après la mort de Desaix. Le vainqueur de Marengo déjà tombé au sol est couché à plat, le dos sur le fût d'un canon. Une de ses mains tient encore le mors du cheval à demi cabré, l'autre repose inerte, engagée dans la poignée du sabre.


La peinture grand format réalisée par Jean-Baptiste Regnault en 1810 est un dépôt du musée du Louvre. Regnault a représenté le général Desaix sur un cheval alezan au regard effrayé. Son visage est blême et du sang coule de sa poitrine. Pour conserver son équilibre, il s'accroche de sa main droite à la crinière de sa monture. A ses pieds, un soldat vient le soutenir.

Ces deux œuvres où Desaix est le sujet principal illustrent la grandeur de ce guerrier fauché en pleine bataille. C’est l’image de la mort du valeureux officier dont parle le général Ambert qui l’a côtoyé dans bien des combats : "Desaix se précipitait en avant de tous, étendant le bras droit, montrant l’ennemi, s’élevant sur ses étriers, faisant bondir son cheval. Ses longs cheveux flottaient au vent, sa cravate dénouée battait l’air et le petit homme studieux et savant devenait un géant qui dominait des milliers de soldats."
Car malgré sa bravoure, Desaix était un homme plus petit d’un pouce que Napoléon qui n’était pas reputé pour sa taille.


Voilà pour les représentations en permanence à la vue du public. Mais le musée a d’autres trésors comme le confie Justine Bouju : "C’est un peu la partie emergée de l’iceberg. On a beaucoup d’éléments en réserve, des lettres, des costumes, des gravures, des documents trop fragiles pour être exposés longtemps, c’est une partie importante de notre fonds."

Ces trésors ont été légués au musée par la famille de Molen, héritière de Desaix. En plus des lettres et documents, on trouve quelques objets.
Une paire de pistolets décorées d’incrustation de fils d’argent et de cuivre. Un étendard pris par Desaix à Mourad-Bey, chef des Mamelouks, pendant la campagne d’Égypte. Enfin, un poignard en acier et or sur lequel une inscription mentionne la prise de Malte, la bataille des Pyramides et la Bataille de Sédiman. Il a été donné à Desaix par Bonaparte lui-même pour ses exploits militaires et on trouve trace de ce cadeau dans la correspondance entre les deux hommes : "Elle est due à vos bonnes dispositions et à votre constance dans les fatigues, recevez, je vous prie, cette arme comme une preuve de mon estime et de la bonne amitié que je vous ai vouée."

La mort héroïque de ce général aura été son moment de gloire. Le retentissement national de la victoire que Bonaparte lui doit à Marengo lui a permis d’être immortalisé par de nombreux artistes de l’époque. Et bien sûr, les musées auvergnats sont friands de ces peintures historiques. Le musée de Riom possède lui aussi dans ses collections des éléments qui entretiennent la légende du général Desaix.
Desaix a fréquenté l'École Royale Militaire d'Effiat dans le Puy-de-Dôme et dans le cadre de la visite du château d'Effiat, un salon est consacré à l'École Royale. Il contient de nombreuses archives, des lettres et des armes dont certaines ont appartenu au héros de Marengo.

 

 

 

 

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