Mégabassines dans le Puy-de-Dôme : plusieurs milliers de manifestants mobilisés contre les deux projets

Plus d’un an après la violente manifestation de Sainte-Soline contre les mégabassines, les opposants aux projets de réserves pour l’irrigation agricole sont de retour dans le Puy-de-Dôme, ce samedi 11 mai. Cette fois-ci, les manifestants mènent une randonnée festive pour réclamer un moratoire sur ces retenues d’eau agricoles.

Contre les mégabassines, le combat continue. Des milliers de personnes se sont donné rendez-vous devant la gare de Chignat près de Vertaizon vers 9h30 pour une “Rand’eau”. Autrement dit, une marche itinérante contre les mégabassines en projet dans le Puy-de-Dôme. L’ambiance est festive mais les manifestants sont là pour exprimer leurs oppositions aux projets de création de retenues d’eau géantes dans la plaine de la Limagne. Au programme : une marche de 8 km en direction de Bouzel, une des deux communes où une mégabassine pourrait voir le jour. Un long cortège composé de militants du collectif Bassines Non Merci 63, à l’origine de cette manifestation, de la Confédération paysanne 63, des Soulèvements de la Terre ou encore d’Extinction Rébellion 63 qui avaient apporté leur soutien au mouvement de protestation. La préfecture annonce 4 000 manifestants contre 6 500 selon le collectif Bassines Non Merci 63. 

Dénoncer "l’accaparement de l’eau”

La veille, en ouverture du week-end de mobilisation contre les mégabassines dans le Puy-de-Dôme, une centaine de personnes s’étaient déjà retrouvées pour semer du maïs “population” sur la parcelle d’un paysan. Objectif : montrer qu’il est possible de produire du maïs peu gourmand en eau et "donc sans nécessiter la construction de mégabassines".

Également, dès 8 heures, un convoi à vélo a également été prévu à Clermont-Ferrand depuis la place de Jaude pour rejoindre la gare de Chignat, point de ralliement des manifestants. Juste avant le départ de la randonnée, les porte-parole des différents collectifs et associations ont rappelé leurs revendications lors d’une conférence de presse : “On est là pour montrer notre détermination face à ces projets. Nous sommes là pour dire que nous ne voulons absolument pas que les travaux commencent”, rappelle au micro un représentant du collectif Bassines Non Merci 63. Une représentante du mouvement écologiste Extinction Rébellion 63 ajoute : “Si nous sommes là, c’est pour lutter contre l’accaparement, contre l’artificialisation des sols et surtout pour une agriculture paysanne et la protection du vivant”.

Des banderoles sont déployées dans le cortège où l'on voit inscrit la phrase suivante : "Non aux bassines !"

Il est 10h00 et le cortège n'est toujours pas parti. Les manifestants affluent doucement.

Il est 10h37 très exactement et ça y est, c'est le départ ! Près d'un millier de manifestants entament leur marche de protestation dans une ambiance festive.

"C'est un projet complètement ahurissant"

Plusieurs élus politiques ont pris part au cortège. Parmi eux Benoit Biteau, eurodéputé écologiste. Il indique : "Les mégabassines prolongent une agriculture dont on n'a plus besoin alors qu'il faudrait la réinventer. On est vers une pratique agricole qui n'est pas la bonne, qui n'est pas respectueuse de la terre, de l'air et de l'eau".

Sur les chemins de campagne, les manifestants ne déméritent pas et continuent leur randonnée festive sous un soleil de plomb. 

Plusieurs pancartes habillent le cortège avec différentes inscriptions comme "Zonez humides partout, bassines nulle part". 

Venue de Limoges, Liliane a tenu à être présente. Elle confie : "C’est un projet complètement ahurissant et dévastateur. On est en train de détruire notre planète. Il faut que tout le monde se mobilise car l’eau va devenir une denrée rare. Il faut que ce soient les citoyens qui la gèrent dans la façon dont ils le veulent"

Il est 12h20. Les manifestants arrivent à Bouzel, sur le terrain où est prévue la construction de la mégabassine. 

La Confédération paysanne 63 distribue des petits arbres ainsi que des noix à planter devant le lieu.

Après avoir investi les lieux, les manifestants quittent le site de Bouzel, dans le calme.  

Pour rappel, la préfecture du Puy-de-Dôme n’a pas interdit cette manifestation, cependant elle n’a pas autorisé son passage sur le territoire de Clermont-Ferrand et sur la partie nord-est du département délimitée par les autoroutes A71 et A89, où se trouve notamment l’essentiel des installations de Limagrain. Par ailleurs, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a suspendu l'arrêté préfectoral prévoyant l'usage de drones durant la mobilisation. 

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