Douze heures de retard pour le Paris-Clermont : "On ne traiterait pas un train de bovins comme ça"

Jeudi 27 juin, le train Paris-Clermont-Ferrand de 17h57 est arrivé à destination vendredi 28 juin à 8 heures. Près de 12 heures de retard qui agacent profondément certains élus qui ne mâchent pas leurs mots.
 

D’une même voix, des élus auvergnats s’indignent sur les réseaux sociaux après l’épisode des 12 heures de retard en pleine canicule pour le train Paris-Clermont-Ferrand du jeudi 27 juin. Le train, qui devait partir de Paris à 17h57 est arrivé le lendemain à Clermont-Ferrand à 8 heures. En première ligne, le maire PS de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi réagit sur Twitter « Paris-Clermont : plus de 12h…Record pulvérisé ! Mais surtout record de colère des usagers et des élus, quelques jours après des promesses de meilleur fonctionnement par l’Etat ».


Dans un communiqué, l’élu de la capitale auvergnate s’indigne : « Le dernier retard record du train Paris-Clermont (près de 11h pour un voyage sans toilette ni climatisation), pousse jusqu’à la caricature la manière dont les usagers de la ligne souffrent de retards récurrents sur ce trajet, tout particulièrement depuis ces dernières semaines. Selon les informations fournies par la SNCF, ce retard pourrait être en partie dû à l’usure de l’infrastructure ayant entrainé la rupture d’une caténaire. Cet évènement, et, plus globalement, l’état de l’infrastructure de cette ligne, sont inacceptables ».

Un communiqué de Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, explique : "Suite aux dysfonctionnements inadmissibles qui ont affecté la ligne Paris-Clermont cette nuit, avec un trajet en train de 12 heures pour relier les deux villes, dans des conditions indignes et de nature à mettre en danger la sécurité des usagers, Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, demande des comptes à la SNCF. Un courrier en ce sens est adressé ce jour au président de la SNCF pour exiger des explications sur cet incident majeur et particulièrement incompréhensible". 

Atteré par le mépris de la SNCF et de l'Etat

Sur Twitter, Frédéric Aguilera, le maire LR de Vichy, s’emporte : « Je suis atterré, une fois de plus, par le mépris de la SNCF et de l’Etat Elisabeth Borne pour notre territoire. Ce n’est pas qu’un problème de moyen, c’est aussi de l’incompétence manifeste. Et dans le même temps, il y a des zozos qui souhaitent supprimer nos lignes aériennes ! ».
Autre élu à pester contre la SNCF et l’Etat : Frédéric Bonnichon, maire LR de Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme) et élu au Conseil régional : « Concentré d’incompétence de jmenfoutisme et de stratégie scandaleuse de la SNCF et de l’Etat. On ne traiterait pas un train de bovins comme cela ».
Contacté, il réitère ses propos : « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est honteux sur le fond et la forme, et dévastateur pour l’attractivité de l’Auvergne. Une entreprise publique sabote le travail de tout le monde ». Il ajoute : « Je demande enfin un plan Marshall. Il faut arrêter les colloques avec les ministres en Auvergne qui ne mènent à rien. On va finir par obliger les gens à prendre leur voiture. L214 n’imagine pas les conditions inhumaines que les animaux humains que nous sommes connaissent sur cette ligne. Les animaux sont mieux traités ».

Flavien Neuvy, le maire UDI de Cébazat (Puy-de-Dôme) lui emboite le pas : « Je prends le train toutes les semaines. Il n’y a pas un trajet sans problème : retards, wagons pas nettoyés, climatisation en panne. C’est une honte. C’est incroyable. Je n’ai jamais vu ça. J’aimerais que la SNCF publie le bilan de la ponctualité sur ces 3 derniers mois ».
 

La plaisanterie a assez duré

Patrick Wolff, président d’Objectif capitales, une association engagée pour une meilleure connexion du territoire clermontois à Paris, Lyon et l’Europe, ne mâche pas ses mots après cette mésaventure : « La plaisanterie a assez duré. C’est l’incident de trop. L’attitude de la SNCF et du gouvernement vis-à-vis de l’Auvergne est humiliante ». Alors que l’association tenait jeudi 27 juin sa première assemblée générale après un an de fonctionnement, son président déclare : « Clermont-Ferrand est la risée de tout le réseau. La SNCF reconnaît arriver à un point de rupture. La balle est dans le camp du gouvernement qui doit donner un calendrier précis d’affectation des travaux. Nous voulons que la ministre débloque les fonds ». Objectif capitales appelle sur Twitter à agir rapidement.
 
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