Etudes de santé : le Conseil d’Etat oblige l’Université Clermont Auvergne à ouvrir plus de places

Début juillet, le Conseil d’Etat vient d’imposer à 15 universités, dont l’Université Clermont Auvergne, d’accueillir plus d’étudiants en deuxième année de santé. La direction de l’UCA ne comprend pas cette décision et met en avant un autre mode de calcul du nombre de places.

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Quinze universités devront ouvrir avant octobre des places supplémentaires en deuxième année d'études de santé, pour y admettre des étudiants lésés par la réforme entrée en vigueur l'an dernier, selon une décision du Conseil d'État consultée vendredi 9 juillet, par l'AFP. L’Université Clermont Auvergne fait partie de ces 15 universités pointées du doigt. Malgré la hausse globale du nombre de places en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme, certaines facs n'ont pas suffisamment joué le jeu. Saisi par quinze associations d'étudiants des nouvelles filières PASS ("parcours spécifique" à dominante santé) et LAS (licence avec option "accès santé"), le Conseil d'État a annulé en partie l'arrêté fixant les quotas d'admis en deuxième année à la rentrée 2021. En effet, ce texte faisait la part trop belle aux redoublants de l'ex-Paces ("première année commune"), qui représentaient 30% des inscrits mais se sont arrogé près de la moitié des places. La réforme votée en 2019 prévoyait pourtant une "augmentation temporaire, de l'ordre de 20 %" du nombre de places en deuxième année, pour "ne pas créer d'inégalités au détriment des nouveaux étudiants en PASS et LAS".

On n’a pas compris pourquoi on était sur cette liste

Epinglée par le Conseil d'Etat, la direction de l’UCA plaide la bonne foi et une méthodologie de calcul différente. Françoise Peyrard, vice-présidente de l’UCA (Université Clermont Auvergne), explique : « Le Conseil d’Etat nous demande d’établir des capacités d’accueil qui soient égales à 120 % de notre numerus clausus antérieur, c’est-à-dire celui de 2020. Cette année-là, il était de 370 places. Si on ajoute 20 % on obtient 444 places. Or nous avons voté des capacités d’accueil à 448. On a été extrêmement perplexes lors de la réception du document du Conseil d’Etat car cet objectif de 120 % avait bien été visé par le ministère et on l’avait bien respecté. C’est ce qu’on a expliqué à la fois au tribunal administratif et partout depuis un certain temps. On n’a pas compris pourquoi on était sur cette liste ».

Le problème des places Passerelle

Elle précise : « On y a travaillé toute la journée et on a posé des questions au ministère mais je n’ai pas encore les réponses. J’ai juste une hypothèse : la base de calcul du Conseil d’Etat n’a pas été tout à fait la même. Dans les 448 places, on a les capacités d’accueil pour les doublants PACES, les PASS, les LAS 1ere année et les Passerelle. Les Passerelle arrivent  avec un doctorat ou un master et posent leur candidature. On les a inclus à au moins 5 %. C’est tout cela qui nous permet d’obtenir 448 places. Or il semblerait que le Conseil d’Etat demande que cela fasse 120 % sans les Passerelle. Du coup, on avait 4 places de plus, mais on a 14 places de Passerelle. Il me semble qu’il doit nous manquer 10 places. S’il nous manque 10 places, évidemment on les rajoutera. Mais on attend la réponse des questions posées au ministère. Notre bonne foi n’est pas remise en cause ». La vice-présidente ajoute : « Ce n’est pas agréable d’être pointé du doigt, surtout pour un tout petit nombre de places et dû à une méthodologie de calcul qui n’a jamais été explicitée. Si on nous l’avait dit, on s’y serait pliés dès le départ ».

L'UNEF satisfaite

Du côté des associations étudiantes, on se réjouit de la décision du Conseil d’Etat. Mayke Fustier, président du syndicat UNEF Auvergne, indique : « C’est une bonne nouvelle. Quand on augmente des capacités d’accueil, c’est toujours bien. L’idéal serait qu’il n’y ait pas de limitations, pour que tout le monde puisse faire des études, de surcroît dans un domaine qui l'intéresse. Il y avait eu une forte mobilisation des étudiants en santé sur ce thème ». Cependant, il nuance : « On n’a pas beaucoup d’informations sur les moyens alloués. Pour garantir de bonnes conditions d’études, il faut forcément davantage de profs, de salles, d’amphis. On peut s’interroger sur la faisabilité de la chose et les impacts sur les conditions d’études ».

La question des moyens alloués

Un point de vue partagé par Françoise Peyrard : « On va prendre les étudiants parce qu’il y a eu des engagements du pays et qu’on est tenus de le faire. Mais ça risque d’être extrêmement compliqué parce qu’il y a des financements qui sont annoncés pour des places qui sont créées. Ce ne sont pas quelques milliers d’euros qui vont permettre d’avoir plus d’enseignants, plus de bâtiments. Il y a aussi des contraintes en termes de ressources humaines car cela fait des groupes de TP en plus. Les promos ne tiennent plus dans les amphis, il faut dédoubler. Derrière, il y aura aussi tous les contrats pour l’internat. Si on nous demande de rester sur des niveaux assez hauts, c’est cumulatif. On peut peut-être faire face une année mais s’il faut continuer ça va nous poser de vrais soucis. On a besoin d’efforts de la part du ministère ». Le 16 juin dernier, le président de la conférence des doyens de médecine, Patrice Diot s’était déjà défendu devant les députés en affirmant que "toutes les facs sont allées plus loin que ce qu’elles avaient prévu" concernant les capacités d’accueil.

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