La journaliste et présentatrice de Thalassa originaire de La Bourboule était présente à Clermont-Ferrand le 25 avril 2018, pour un événement rassemblant chefs, restaurateurs et producteurs. Engagée dans les questions environnementales, elle nous explique pourquoi elle croit aux circuits courts.
On connaît la Puydômoise Fanny Agostini pour ses apparitions et ses engagements pour l'environnement, on l'attendait moins sur le combat pour la consommation en circuits courts. Elle a accepté de répondre à nos questions.
France 3 Auvergne: Pourquoi faut-il développer les circuits courts ?
Fanny Agostini: Les circuits cours sont primordiaux, c’est ce qui va nous permettre de changer de modèle agricole et de valoriser les aspérités d’un territoire qui font notre richesse. Après la guerre, on a fait en France l’erreur de la spécialisation et de la monoculture : aujourd’hui, on doit miser sur la qualité qui va de pair avec le local et la préservation de l’environnement et de la santé humaine.
Est ce que vous croyez à la relation en circuit courts entre producteurs, restaurateurs et consommateurs ?
FA: La chaîne alimentaire, c’est aussi une chaîne de différents acteurs qui doivent recréer le dialogue. Maraîchers, producteurs, éleveurs ont perdu le secteur de la distribution avec la massification de la production et l’industrialisation de l’alimentation. Il faut aujourd’hui rétablir une confiance mutuelle avec les intermédiaires, il y a urgence à restaurer le dialogue entre les différentes filières et à miser sur la qualité des produits. Dès que les clients rencontrent leur producteur et prennent conscience du travail fait en amont pour obtenir de si bons produits, ils seront à même de payer un juste prix qui rémunère un travail passionné et acharné.
Y-a-t-il une dimension écologique à votre combat ?
FA: Il faut redéfinir ce qu’on entend par « écologie ». Tout le monde a aujourd'hui intégré qu'on ne peut pas vivre sur une planète malade, abîmée par nos méthodes de production. L’alimentation est également primordiale pour la santé humaine. Pour changer la face du monde, nous devons à la fois réorienter nos systèmes de production et instaurer une agriculture responsable de l’environnement.
Le développement des circuits courts peut-il aider la planète à se regénérer ?
FA: Aujourd’hui on fait l’apologie du « bio », mais il faut savoir que ces normes peuvent être contournées par l'industrie. Le bio produit à l’autre bout du monde et suremballé dans du plastique, qui élude la dimension éthique et sociale, n’a aucun intérêt. Voilà pourquoi le local doit primer au dessus de toute label.
Êtes vous locavore vous-même ?
FA: Tout à fait ! Auvergnate d’origine, quand je reviens ici, je repars avec de très bons produits locaux sur mon lieu de travail à Paris. J’ai également fondé une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) dans la capitale, car en Île de France, nous avons de très bons producteurs et maraîchers qu’il faut soutenir. Je m’approvisionne le plus possible local: en tant que consommateur, il faut forcément tendre vers ce modèle de « consommer local ».