Filière albanaise : un procès qui repose sur ... des faux

Les deux frères de nationalité albanaise étaient-ils les dirigeants d'un réseau de trafiquant de stupéfiants ou les simples gérants d'une pizzeria ? Le procès de la filière albanaise s'est déroulé mercredi au tribunal correctionnel de Clermont Ferrand, et a été la scène d'un coup de théâtre.

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Deux ans après leur arrestation, 7 jeunes albanais comparaissaient mercredi devant le tribunal de Clermont-Ferrand. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'un des plus gros trafics de stupéfiants de Clermont-Ferrand. En 2014, après de longs mois d'enquête, la police judiciaire interpelait 7 hommes dont plusieurs albanais. A ce moment là, de l'héroïne et de la cocaïne avaient été saisis. Mais au-delà de ça, c'est tout un réseau qui avait été démantelé. 

A la tête de ce réseau : 2 frères, albanais, qui se seraient servis d'une pizzeria clermontoise pour couvrir leurs transactions. Les deux hommes ont toujours nié les faits, mais dans le groupe, certains ont avoué la consommation et la détention de stupéfiants.

Pour Me Jean-François Canis, avocat de deux prévenus, la question est de savoir ce qui peut être reproché à ses clients. "La détention de stupéfiants, bien sûr. La consommation, évidemment. Mais ce ne sont pas les infractions les plus graves. La question est de savoir si ils ont participé véritablement à la vente de stupéfiants, et là, je le conteste."

Le coup de théâtre

Me Philippe Screve, avocat de la défense, va lui beaucoup plus loin. "Officiellement, les éléments devaient permettre de considérer qu'il y avait une présentation spontannée d'un personnage qui serait allé dans la nuit dans une brigade de gendarmerie pour se livrer, se confier, et dire qu'il avait chez lui des produits stupéfiants. Tout cela paraissait très curieux. Et en réalité, dans le cadre de l'information judiciaire, on s'est apperçu que les gendarmes avaient commis des faux dans la procédure. Ce sont des faux en écriture publique, susceptibles de constituer un crime et d'entraîner une comparution devant la Cour d'Assises. Et l'on s'aperçoit que l'intégralité de la procédure repose sur des procès-verbaux qui sont faux."

Devant ce coup de théâtre, de 1 à 6 ans ont été requis contre les 7 prévenus. Les avocats de la défense ont quant à eux demandé la relaxe pure et simple de leurs clients. Le gendarme ayant commis le faux en écriture publique pourait lui devoir comparaître devant une cour d'assises. Mercredi soir, aucun jugement n'avait été rendu. 

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