L’ancien président de la République François Hollande était, mercredi 20 juin, dans une librairie de Clermont-Ferrand pour y dédicacer son livre « Les leçons du pouvoir ». Lors de cette séance dédicace très fréquentée, il a souhaité rappeler aux Français qu’ils peuvent encore compter sur lui.
François Hollande est actuellement en tournée dans les librairies françaises pour y dédicacer son livre "Les leçons du pouvoir" (Stock). Il était à la Librairie des Volcans à Clermont-Ferrand où il a rencontré un grand nombre de lecteurs. C'était aussi l'occasion pour l'ancien président de la République de montrer aux Français qu'ils pouvaient encore compter sur lui.
Question: Vous en êtes à votre 44ème dédicace. Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès ?
François Hollande : Avoir un succès d’édition oui ! Car tous les anciens présidents qui ont publié leurs mémoires ou donner un témoignage de leur quinquennat ou septennat ont eu un succès. Non je ne m’attendais pas à cette foule partout rencontrée dans des villes moyennes ou des grandes villes comme Clermont-Ferrand, ce sont des centaines de personnes qui ont passé deux heures déjà, quatre heures, parfois même huit heures pour avoir une dédicace, et donc ça renvoie à quelque chose de beaucoup plus profond que d’acheter un livre, c’est de vouloir un dialogue avec moi, un échange, une expression, un message qui m’est donné et souvent, c’est un message de gratitude, parfois il peut y avoir des observations sur des situations et aussi beaucoup d’inquiétudes par rapport à l’avenir, ils cherchent aussi à être rassurés.
Ce tour de France ressemble à une campagne que vous n’avez pas pu faire en 2017, un regret ?
François Hollande : Oui parce que j’avais ce devoir de rendre compte de ce que j’avais fait et d’aller vers les Français pour leur donner mes explications, mes justifications et mes fiertés, même si je peux reconnaître aussi certaines erreurs. Mais c’est une campagne tout à fait différente. Dans une campagne présidentielle, on s’adresse à des foules considérables, on fait des meetings, là je fais des entretiens individuels avec chaque Français qui veut venir à ma rencontre. Et j’en tire énormément de richesses en terme de témoignages, en termes d’informations, en termes aussi de gratitude. Donc c’est vrai c’est une campagne particulière, une campagne presque individualisée.
On voit les résultats économiques, ce sont les nôtres, on voit les régressions sociales, ce sont les leurs...
Vous ne vous êtes pas éloigné de la politique car ce soir, hors caméras, vous allez rencontrer des militants socialistes! On vous reproche au sein de votre propre camp de prendre un peu la place du meilleur opposant à Emmanuel Macron…
François Hollande : Ce que je dis aux socialistes, c’est venez dans les séances de dédicaces… Parce que ici, ce ne sont pas des socialistes militants, ce sont des français qui viennent vers moi. Venez voir ces séances de dédicaces et vous retrouverez confiance et espoir parce que le peuple de gauche, le peuple socialiste, il est là. Et je leur dis aussi, soyez fiers. Ne soyez pas toujours contrits, ne venez pas vous excuser, soyez fiers de ce que vous avez fait sous ma présidence, comme avec Mitterrand, comme avec Jospin, allez-y, allez convaincre… On voit la différence, on voit les résultats économiques, ce sont les nôtres, on voit les régressions sociales, ce sont les leurs. Donc prenez ce même plaisir que celui que je trouve à aller vers les Français.
Là vous parlez de François Mitterand, et François Mitterand a dit, « il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir »
Vous vous sentez concerné ?
François Hollande : Oui j’y pense : tant qu’on a de la vie, pas de vie politique, je parle de la vie. Il faut, face à ces menaces autour de nous, ces extrémismes, ces populismes, face à Donald Trump qui fait une politique qui soulève l’écœurement, il faut être capable d’avoir encore de l’engagement et de l’envie.