Le mouvement citoyen des " gilets jaunes " prévoit de faire converger les manifestants place de Jaude à Clermont-Ferrand, samedi 17 novembre. Trois cortèges devraient ainsi se réunir peu avant midi après être partis d'Issoire, Riom et Cournon-d'Auvergne dans la matinée.
Le brouillard se dissipe lentement sur la mobilisation du 17 novembre. La préfecture du Puy-de-Dôme a révélé vendredi matin que les manifestants de samedi prévoyaient finalement d'investir la place de Jaude au centre-ville de Clermont-Ferrand. Pendant longtemps pourtant, le péage de Gerzat semblait être la cible privilégiée du mouvement citoyen. " On a eu beaucoup de demande de participants de pouvoir venir à pied ", révèle Anthony Vazeille, un " gilet jaune " actif sur les réseaux sociaux. Et puis, c'est " un point stratégique " souligne-t-il. Mais le jeune homme reste évasif sur les actions prévues même s'il semble en connaître tous les détails. Le mouvement veut garder l'effet de surprise.
Paralyser le centre-ville
Les intentions des " gilets jaunes " en revanche, ne sont pas cachées. L'objectif est de réussir à paralyser le centre-ville. Aucun barrage à proprement parler n'est prévu, mais de fait, la mobilisation pourrait tout de même bloquer le centre-ville en voyant converger des milliers de manifestants au même moment vers la place de Jaude ( Les organisateurs attendent 1500 à 2000 personnes). Les " gilets jaunes " devraient affluer de trois points autour de Clermont-Ferrand en voiture : des rassemblements sont prévus sur le parking du Carrefour de Riom à 8h, au plan d'eau d'Issoire à 7h, et au Zénith de Cournon-d'Auvergne à 8h samedi 17 novembre. Les manifestants devraient ensuite se diriger lentement vers la place de Jaude en menant des opérations escargots dont les trajectoires sont pour l'heure gardées secrètes par les initiés. Les cortèges pourraient ainsi se rejoindre en fin de matinée en centre-ville de Clermont-Ferrand.#manifestations #17novembre > La Préfecture appelle à reporter ou limiter vos déplacements demain samedi> lire le communiqué > https://t.co/EAsVqmQgAS pic.twitter.com/U6KVmvVZRg
— Préfet du Puy-de-Dôme (@Prefet63) 16 novembre 2018
Une convergence des luttes
Ni les annonces du premier ministre mercredi 14 novembre au matin, ni l'interview du président de la République sur TF1 le même soir n'auront rassurées ni apaisées les revendications des " gilets jaunes ". D'abord, les réponses apportées par le gouvernement ne conviennent pas aux citoyens mobilisés. Mais aussi, la fracture va au-delà du prix des carburants. Pour Anthony Vazeille, c'est une question " de pouvoir d'achat " plus générale. " Les taxes augmentent mais pas le salaire minimum " dénonce-t-il. Alors il espère que la mobilisation sera forte. " Le peuple en lui-même a un pouvoir. Il est en train d'en prendre conscience. Si le peuple entier descend dans la rue, là-haut, ils vont trouver des solutions. Les Français ont l'impression d'être pris pour des gueux, des guignols. Et ça on en a marre " explique-t-il.Un mouvement citoyen et rien que citoyen
Les organisateurs comptent bien garder la mobilisation vierge de toute influence. " C'est le peuple qui parle. Les gens n'ont plus confiance dans les partis politiques. Si des élus veulent venir, ils le peuvent, mais comme chaque citoyen, sans écharpe ou autre signe " souligne Anthony Vazeille. Idem pour les syndicats. Samedi 17 novembre, les manifestants seront briefés avant le départ en centre-ville pour qu'aucune banderole ou cocarde syndicale n'apparaisse. Les bénévoles qui encadreront les rassemblements y seront vigilants assurent les organisateurs.Pour l'heure, aucune action future n'est programmée après le 17 novembre. Les " gilets jaunes " seront attentifs à la réponse de l'Etat. Et si le gouvernement fait la sourde oreille, Anthony Vazeille assure qu'il n'en restera pas là. Et pour souligner sa détermination, il conclue " Si l'Etat ne lâche rien, nous non plus on ne lâchera rien. On refera d'autres manifestations. Mais déclarées en préfecture, c'est pas sûr. "