Deux amies du Puy-de-Dôme ont lancé, depuis 2018, une entreprise de gourdes pratiques et durables. Une initiative qui s'inscrit dans la réduction des déchets plastiques.
"C'est devenu une habitude ici, tout le monde a sa gourde : les adultes, les sportifs, les personnes âgées, les enfants... J'ai été très surprise de voir qu'en France, avoir sa gourde était beaucoup plus rare", accorde Chahrazade Noël. Depuis près de deux ans, la jeune femme originaire de Clermont-Ferrand vit son expatriation en Californie, à quelques kilomètres au sud de San Francisco. Elle y a découvert une culture du recyclage et des gestes responsables, qu'elle n'a pas trouvé chez elle, en Auvergne. L'idée de créer en France des gourdes sportives, pratiques et durables lui est rapidement venue.En 2018, elle fonde Choomy's avec sa meilleure amie Amandine Trambouze, également originaire du Puy-de-Dôme. Après un peu plus d'un an, elles ont vendu près de 1 200 gourdes : "Nous étions loin d'imaginer que cela aller devenir aussi concret. Nous nous sommes lancés là-dedans, avant tout, pour faire quelque chose ensemble. On n'envisageait pas grand chose, on se disait qu'au pire, si cela ne fonctionnait pas, on vendrait ces gourdes au marché aux puces de Clermont", rigole Chahrazade.
Mais, depuis quelques mois, les modèles se sont multipliés, se commercialisent et ont même tapé dans l'œil de Tony Parker. L'ancien basketteur des Spurs de San Antonio et désormais président du club français de l'ASVEL Lyon-Villeurbanne a fait confiance à la marque auvergnate. Depuis une semaine, les joueuses de l'équipe féminine bénéficient toutes de gourdes personnalisées à leur nom.
Un intérêt écologique
La France fait partie des cinq pays au monde qui consomment le plus de bouteilles en plastique, derrière le Mexique, la Thaïlande (qui n'ont pas accès à l'eau potable) l'Italie et l'Allemagne. Ce constat conforte les deux amies dans le lancement de leur entreprise : "C'est quelque chose dont on ne se rend pas vraiment compte, car il fait partie de nos habitudes quotidiennes. Mais, c'est une consommation coûteuse et aussi dangereuse pour la planète. Nous voulions donc faire une bonne action à notre échelle", explique Chahrazade.L'aspect écologique de la gourde fait vendre auprès de ses clients, accorde-t-elle : "Il y a une prise de conscience qui se fait petit à petit. Les gestes durables sont entrés dans l'air du temps et beaucoup d'entreprises jouent sur ce terrain." Utiliser une gourde reviendrait à économiser près de 1 000 bouteilles en plastique sur un an, selon elle.
Prochaine étape : une fabrication 100 % française
Les petites gourdes sont composées d'acier inoxydable. Un matériel 100 % recyclable qui se révèle être la meilleure alternative au plastique : "De plus, cet acier ne retient pas l'odeur et garde du contenant chaud à température pendant 12 heures et de l'eau froide pendant 24 heures."Seul point d'ombre pour les deux jeunes entrepreneuses : ces gourdes sont importées d'Asie. "En France, aucun fabricant ne propose des gourdes à double paroi en acier inoxydable", regrette Chahrazade en lançant un appel aux industriels : "Notre prochain objectif est d'élaborer entièrement nos produits en France. Quitte à faire un geste pour la planète, autant le faire bien et jusqu'au bout."