Grève du 5 décembre : à Clermont-Ferrand, pourquoi des féministes descendront aussi dans la rue

La réforme des retraites initiée par le gouvernement risque de paralyser le pays jeudi 5 décembre. Plusieurs corporations ont appelé à défiler ce jour-là. A Clermont-Ferrand, des féministes feront partie du cortège de manifestants. Elles expliquent pourquoi.
 

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Cheminots, enseignants, étudiants, policiers, éboueurs, avocats, syndicats, partis d’opposition, Gilets jaunes appellent à faire grève et à manifester jeudi contre la future réforme des retraites. A Clermont-Ferrand, l’association Osez le féminisme 63 ! et le collectif Nous Toutes 63 feront partie du cortège, afin selon ces militantes féministes de défendre leurs droits.

Une retraite à l'image de leur salaire

Karine Plassard, militante membre du collectif Nous Toutes 63, explique : « Les femmes vont être les premières touchées par la réforme des retraites. La problématique de base est la suivante : les femmes et les hommes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs. Il y a une répartition genrée des métiers. Là où les femmes travaillent, ce sont les secteurs d’emploi les moins payés. Leur retraite sera à l’image de leur salaire ». La militante dénonce le futur système de retraite à points, plus inégalitaire selon elle que le système de retraite par répartition. Elle souligne : « Avec le système de répartition, il y a 40 % d’écart entre les pensions de retraites des femmes et des hommes, c’est un système loin d’être parfait. Cependant, il y a un fonctionnement de solidarité, ceux qui cotisent plus donnent à ceux qui cotisent moins ». Karine Plassard soutient que le calcul de la pension sur la totalité de la carrière va appauvrir les femmes, car ce sont elles qui prennent des congés parentaux et qui occupent souvent des métiers à temps partiel. Selon elle, les plus mauvaises années vont être prises en compte.

Pour l'égalité salariale

Elle prône l’égalité salariale entre les hommes et les femmes et indique : « Si les femmes étaient payées à égalité des hommes, le financement de la retraite par répartition serait assuré, puisque nous cotiserions plus. La loi dit que l’égalité salariale doit se faire pour un travail de valeur égale ». La militante féministe rappelle qu’il y a en moyenne 26% d’écart entre les salaires d’un homme ou celui d’une femme. Se pose ainsi la question des droits familiaux. Elle affirme : « Le congé parental est moins rémunéré qu’un arrêt maladie. La rémunération est de moins de 500 euros par mois. Au final, un congé parental ne compte pas autant dans le calcul de la retraite ».

Un message contre les violences faites aux femmes

Plus largement, si le cortège de Clermont-Ferrand, du 5 décembre comptera dans ses rangs des militantes féministes, c’est aussi pour faire passer un message. Karine Plassard conclut : « Cette manifestation est aussi un lieu pour lutter contre les violences faites aux femmes. Plus on précarise la femme, moins elle a les moyens de quitter un conjoint violent. Il y a de nombreuses femmes âgées victimes de violences, pour lesquelles le départ est difficile à mettre en œuvre ».
 
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