Trois fois Championne de France de gymnastique, Sophie Dumalin partage son quotidien effréné de sportive à plus de 500 000 personnes sur ses réseaux sociaux. Celle qui est aussi professeure d'EPS dans le Puy-de-Dôme raconte, sans filtre, ses performances, ses réussites mais aussi ses échecs.
Très tôt, Sophie Dumalin a arpenté les gymnases sportifs. Lorsqu’elle était bébé, pour accompagner sa grande sœur qui pratiquait la gymnastique et qui, plus tard, lui donnera envie de “faire pareil”. À 3 ans aussi, lorsque ses parents l’ont inscrite à la baby gym. “Enfant, j’allais aux entraînements par habitude. À partir de 15 ans, c’est vraiment devenu une passion et j’ai eu envie de progresser”, témoigne-t-elle.
La jeune femme compte désormais 24 années de licence et trois victoires individuelles en championnat de France, en 2013, 2022 et 2024, pour la gymnastique artistique. Elle pratique également la team gym pour laquelle elle a participé à plusieurs championnats d'Europe. “La gymnastique artistique est un enchaînement de sauts, barres, poutres et sol où je passe seule. Pour la team gym, nous sommes une équipe de 6 à 10 personnes”, explique la licenciée à l’ASM Omnisports de Clermont-Ferrand.
Montrer les réussites et les échecs
Il y a bientôt 10 ans, elle a décidé de raconter sur les réseaux sociaux son quotidien de sportive, sans filtre. Plus de 60 000 personnes la suivent sur Instagram, 81 000 sur Youtube et 510 000 sur Tiktok où elle poste de courtes vidéos aussi bien de ses performances et que de ses échecs. “Ce sont les chutes et les blessures qui font le plus de vues. Je montre que j'échoue et quelques mois plus tard que je réussis... Ou pas. Ce n'est pas toujours le cas", insiste la sportive connue sous le pseudo Snooky.
Son audience est variée : "Quelques personnes n'aiment pas spécialement la gym, d'autres auraient envie de s'essayer mais n'ont jamais mis les pieds dans un gymnase. Certains me reconnaissent dans la vraie vie et me demandent des photos, ça me fait toujours bizarre !", confie-t-elle. Les commentaires sous ses vidéos sont souvent encourageants ou admiratifs. "Tu t’es tellement améliorée, ça fait plaisir de te voir en barres car tu n’aimes pas trop les barres", lui écrit une internaute. "Le travail paye, c’est tellement mérité", ajoute une autre.
Sur les réseaux sociaux, je veux montrer que le sport ce n’est pas toujours facile et qu’il y a aussi des aléas. Derrière une médaille, il y a eu cette fois où je me suis cassée le nez. Dans la réussite, il y a aussi des échecs.
Sophie DumalinGymnaste
Le reste du temps, Sophie est professeure d’éducation physique et sportive (EPS) dans des collèges et lycées. “Cette année, mes élèves de 3e ont fait de la gym. Ils étaient demandeurs de conseils, j’ai appris à certains à faire des saltos avant ! Être gymnaste nationale me donne de la crédibilité devant mes élèves. Souvent, on dit que les profs de sport ne font rien… C’est une légende !”, lance-t-elle en riant.
Son travail, qu’elle effectue en tant que contractuelle pour des remplacements, lui permet de jongler plus facilement avec ses entraînements quotidiens. “Cela représente 15 à 20 heures par semaine y compris le week-end. Parfois, c’est deux fois par jour, si je m’entraîne sur la pause déjeuner. Cela dépend de ma fatigue, j’écoute mon corps”, assure-t-elle.
Porte-parole sur les réseaux sociaux
Aujourd'hui, Sophie pratique sans se mettre de pression. “À 10 ans, j’ai rejoint les pôles Espoirs où l’on avait 30 heures d’entraînements par semaine. Cela ne me correspondait pas, j’ai appelé ma mère au bout d’un mois en lui disant que je voulais rentrer. J’ai finalement continué en sport études mais avec des horaires aménagés”, indique-t-elle. Et voilà où elle en est aujourd'hui : une sportive passionnée, devenue une porte-parole sur les réseaux sociaux, notamment auprès des plus jeunes. "Mon contenu permet d'informer, de faire de la prévention", dit-elle, avec fierté.
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Ce week-end du 1er juin, elle participera aux championnats de France à Mulhouse en Alsace et aux finales nationales de gymnastique artistique de l'Ufolep à Roanne dans la Loire. Deux compétitions dans la même journée. "Toute l'année, le rythme est intense, reconnaît-elle. L'été, je suis animatrice dans des colonies de vacances liées à la gym depuis 11 ans et je continue de m'entraîner. Il n'y a qu'en août que je décompresse : je pars en vacances, je voyage..."