Hôpital dans la rue : au CHU de Clermont-Ferrand, "On a répondu présent et on ne veut pas les miettes"

Ce mardi 30 juin, à Clermont-Ferrand, des personnels hospitaliers ont répondu à l’appel à manifester national. Environ 200 personnes étaient réunies. Certains l’affirment, la crise du coronavirus COVID 19 n’a pas donné lieu à l’amélioration des conditions de travail espérée.

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Ce mardi 30 juin, des personnels hospitaliers du CHU de Clermont-Ferrand se sont à nouveau réunis pour manifester. Pour eux, les promesses d’un plan de relance de l’hôpital public faites lors de la crise sanitaire du coronavirus COVID 19 n’ont pas été tenues, et les conditions de travail dans le milieu hospitalier continuent de se dégrader. « Déjà, lorsque l’activité hospitalière a repris son fonctionnement normal, on n’a pas récupéré nos lits tout de suite. Ca a créé de sacrés problèmes. On vient de récupérer l’intégralité de nos lits cette semaine. On a l’impression qu’on a beaucoup de personnels en souffrance. On a vécu une période de stress, d’angoisse permanente. Les gens ont été très impactés, certains se sont écroulés à la fin de la crise et par rapports aux premiers discours tenus pendant le confinement où on était des héros, finalement, les promesses ne sont pas tenues et l’effondrement de l’hôpital public reprend puissance 10. On craque », explique Julie*, secrétaire en chirurgie au CHU.

Un manque de personnel dénoncé 

Le manque de personnel est l’un des problèmes les plus récurrents dénoncés par les personnels hospitaliers interrogés : « Dans mon service, ça se dégrade de plus en plus. On nous demande d’effectuer plus de tâches avec moins de personnel, d’avoir plus de compétences avec moins de formations, de travailler toujours plus avec moins de reconnaissance financière. Et encore, dans d’autres services, c’est bien pire », dénonce Laura*, agent d’entretien. « On perd énormément de choses. Il y a un important manque de médecins, par exemple en chirurgie, on a besoin de résultats en provenance du service d’anatomie pathologique, et on ne les a pas, ou très lentement, parce qu’il n’y a pas assez de médecins », constate Julie. Si des efforts sont faits, ils restent insuffisants selon Blandine*, infirmière : « On est débordés. Là, on a deux collègues qui vont arriver en renfort, mais elles sont en temps partiel, c’est insuffisant et ce n’est pas évident pour s’organiser. Malgré ça, nos amplitudes horaires augmentent, la charge de travail aussi, ça nous fait de la fatigue en plus. »

"On a l’impression qu’on cherche à créer des injustices"

La prime COVID, pas attribués à tous et au montant variable, fait également grincer des dents : « Ce qu’on demande, c’est une augmentation de salaire pour tous, pas seulement pour les jeunes médecins. Cette prime, c’est décevant. On a l’impression qu’on cherche à créer des injustices et à nous monter les uns contre les autres », regrette Blandine. « La promesse de la prime pour tous n’est pas respectée alors que ça devrait être un dû. On a fait l’effort, on a mis nos vies de famille de côté, on a fait les astreintes de nuit, on a fait les tâches ingrates, on a répondu présent. On ne veut pas les miettes », s’indigne Laura. Selon un tract de l’intersyndicale du CHU de Clermont-Ferrand, au CHU, 60% des agents ne percevront pas 1500 €. « Il (le Ministre de la Santé Olivier Véran NDLR) projette de fusionner toutes les primes dont la prime de service, pour aboutir à un système unique qui : « tiendra compte de l’évaluation professionnelle annuelle ». Et il créé une prime d’intéressement. Cela veut dire chaque année, la prime au mérite, à la tête du client », dénoncent les syndicats. Ils affirment également que 14 suppressions de poste ont eu lieu au CHU en cardiologie et en endocrinologie en 1 mois, ainsi que 36 fermetures de lits dans ces mêmes services.

Contactée, la direction du CHU a affirmé dans un communiqué : " Le projet de cardiologie consiste à développer une nouvelle offre de soin par la création d’un hôpital de jour. C’est un axe essentiel du projet porté par le service de cardiologie (équipe médicale et paramédicale). Il s’agit de permettre une prise en charge ambulatoire des coronarographies et de développer un secteur d’excellence au CHU. Les ressources humaines ont été affectées en fonction des besoins de chaque secteur. L’évolution de la spécialité d’endocrinologie a conduit à revoir l’organisation du service. Cela se traduit par l’ouverture prévue en septembre d’un hôpital de jour d’endocrinologie – diabétologie et le maintien d’une structure de recours d’hospitalisation complète. Ces réorganisations traduisent la volonté du CHU de s’adapter à l’évolution des pratiques médicales qui concerne la discipline dans toute la France. En résumé, et pour rappel, certains services voient leur capacité adaptée aux modes de prise en charge plus ambulatoires. D’autres services, répondant à des prises en charge plus longues, sont organisés selon un schéma plus classique nécessitant une augmentation de leurs lits dans des locaux modernes. Au terme de ces évolutions, les capacités des services et les ressources humaines affectées au lit du malade sont donc maintenues, voire sensiblement augmentées."
*Les prénoms ont été modifiés
 
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