Il y a 100 ans, les premiers planeur envahissaient le ciel au puy de Combegrasse près de Clermont-Ferrand

En 1922, il y a tout juste 100 ans, le Puy-de-Dôme accueillait le premier congrès expérimental de l'aviation sans moteur. Des pionniers du vol en planeur dont l'épopée s'écrit encore aujourd'hui. A l'aérodrome d'Issoire, les samedi 6 et dimanche 7 août, on célèbre l'aventure de ces engins volants qui ont décollé du puy de Combegrasse près d'Aydat.

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Sur les clichés en noir et blanc, certains planeurs paraissent totalement artisanaux. Mais le pilote, là, n’est-t-il pas installé sur une sorte de luge équipée de roues et de voiles ? Il en fallait du courage –ou de l’inconscience- pour oser se lancer dans les airs avec de telles machines ! Mais ils l’ont fait. C’était en 1922. Et ils sont restés dans les mémoires.

En ce vendredi 5 août 2022, celui chargé de réveiller ce moment glorieux de l’histoire de l’aviation ne date pas de 1922 mais de 1938. « C’est le plus proche de cette époque que l’on ait trouvé », confie Jacques Vincent, président du comité Auvergne-Rhône-Alpes de vol en planeur. Un planeur de conception allemande aux allures du siècle dernier. Un brin rudimentaire. Il est chargé de représenter tous ces engins volants sans moteur qui se sont installés pour deux semaines le 6 août 1922 au puy de Combegrasse, non loin de Clermont-Ferrand. Il a été installé  le temps des discours de commémoration ce vendredi 5 août 2022 à côté de la stèle qui rappelle qu’ici s’est tenu il y a 100 ans un congrès expérimental d’aviation sans moteur. « Le ministère de l’Air voulait déclencher des avancées techniques par rapport à ce que faisaient les Allemands de leurs côtés depuis de nombreuses années», explique Jacques Vincent.

Car en 1922, ce sont les Allemands qui dominent l’aviation sans moteur. La France se devait donc de revenir dans la course. Cinquante pilotes de France, de Belgique, des Etats-Unis, de Suisse mais aussi d’Allemagne vont prendre possession des pentes du volcan pour tester des planeurs qui permettront d’améliorer les connaissances en aviation et en aérologie. « Il y avait des individus qui étaient de doux rêveurs mais il y avait aussi des professionnels qui se sont impliqués dans le développement d’avions dans les années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale », raconte Jean-Emile Rouaux, président de la Fédération française de vol de planeur. Aujourd’hui Boeing ou Airbus se servent encore pour leurs gros porteurs, notamment au niveau des ailes, d’inventions développées sur les planeurs.

Planer comme les oiseaux

Mais en 1922, la technologie du planeur est encore balbutiante. Pour avoir le droit de participer au congrès de Combegrasse, les pilotes doivent prouver qu’ils peuvent voler au moins 100 mètres et planer pendant 10 secondes. « Aujourd’hui, les planeurs modernes peuvent faire 3700 km à 170 km/h de moyenne. Et le record mondial en altitude est de 24000 mètres », rappelle Jacques Vincent, président du comité Auvergne-Rhône-Alpes de vol en planeur.

A l’époque, les planeurs décollaient au moyen d’élastique étiré par une vingtaine de personnes ou bien à l’aide de treuil. Le site du puy de Combegrasse avait été choisi car « on avait une pente bien orientée et avec du vent », raconte Jacques Vincent. « On utilisait l’effet dynamique du relief pour planer comme les oiseaux. »

Une épopée qui se raconte en photos à l’aérodrome d’Issoire. De vieux clichés à découvrir samedi 6 et dimanche 7 août. L’aérodrome a également convié des planeurs des temps modernes pour célébrer les 100 ans du congrès expérimental de Combegrasse. De quoi mesurer les évolutions phénoménales qui ont eu lieu en un siècle. « Le planeur ne pourra jamais servir pour le transport », explique Jean-Emile Rouaux, le président de la Fédération française de vol en planeur. «  Mais il apporte sa contribution à la diminution de l’effet de serre par une meilleure connaissance de l’effet de serre. »

A découvrir notamment ce week-end à Issoire le planeur de Jean-Baptiste Loiselet. Ce passionné de voyage a quitté la Drôme avec sa machine pour entamer un tour de France. Particularité du Sol.Ex. – c’est le nom de son planeur expérimental -, il est équipé de batteries et de panneaux solaires pour pouvoir prendre son envol tout seul et sans énergie carbonée. « Je voulais trouver un moyen de voyager de manière efficace, de pouvoir aller partout pour découvrir des gens et des paysages et si possible en respectant l’environnement », raconte l’ingénieur qui a passé trois ans à concevoir son engin volant.

Aujourd’hui la pratique du planeur attire les jeunes générations qui veulent partir dans les airs mais sans émettre de polluants. « Beaucoup de nos clubs « jouent à guichet fermé avec un recrutement qui est très dynamique », conclut Jean-Emile Rouaux.

Et pour s’initier au vol en planeur, il suffit de se rendre ce week-end à l’aérodrome d’Issoire. Démonstration, compétition et baptêmes de l’air sont au programme pour fêter les 100 ans du congrès expérimental de l’aviation sans moteur.

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