L'humeur est morose à quelques semaines de Noël. Malgré l'allocution d'Emmanuel Macron mardi 24 novembre, les incertitudes demeurent. Comment les familles vont s'adapter cette année ? Des grands-parents, installés en Auvergne, nous racontent comment ils vont s'organiser. 

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"On peut aller chez papy mamie à Noël, mais on ne mange pas avec eux. On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger". C'est la préconisation du professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP (assistance publique - hôpitaux de Paris) qu'il a évoqué sur Franceinfo mardi 24 novembre. 
Une préconisation radicale pour de nombreuses familles qui attendent les fêtes de Noël avec impatience, surtout après plusieurs semaines de confinement. 
 
"Nous pourrons donc à nouveau nous déplacer, sans autorisation, y compris entre régions, et passer Noël en famille" a rassuré Emmanuel Macron, dans son allocution du mardi 24 novembre. Un soulagement qui s'accompagne d'une appréhension, celle d'une nouvelle propagation du virus. Faut-il donc sacrifier Noël en famille ou pas ? La question divise. 
 

"On ne pourra pas inviter tout le monde en même temps"

Certaines familles ont déjà pris leur décision. C'est le cas de ce couple de grands-parents, Colette et Raymond, à Gerzat, dans le Puy-de-Dôme. "On ne pourra pas inviter tout le monde en même temps, 15 personnes ça fait beaucoup, explique Colette. Ca nous contrarie, mais ce sera les uns après les autres". Noël se fera donc sur plusieurs jours pendant les vacances. 

Rien d'habituel dans cette famille où Noël est le seul moment de l'année où tout le monde se retrouve et passe du temps ensemble. Alors forcément, le moral n'est pas à la fête ni aux préparatifs. "On fera à manger au dernier moment, deux jours avant, parce que d'ici là, ça peut encore changer", termine Colette. Même si ce deuxième confinement est un peu plus dur que le premier et qu'ils ont hâte de revoir leurs petits-enfants.  
 

Pas de Noël en famille

À 70 ans, Michèle avait prévu de passer Noël avec sa famille, ses neveux et nièces, dans sa maison à Cournon-d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. 
Avant même l'allocution d'Emmanuel Macron, la question de fêter Noël en famille s'était posée. "Ils viennent tous de loin et d'un peu partout en France, il y a des enfants en bas âges et nous serons au moins 15 à table sans pouvoir assurer les distanciations sociales, explique Michèle. Même si on peut essayer de respecter les gestes barrières, ça ne nous garantit pas que l'on n'attrapera pas le virus". Même si la solution de tester tous les membres de la famille avant de venir avait été évoquée, l'idée a été abandonnée en raison des contraintes que cela implique. 

Après en avoir discuté avec les membres de sa famille, il n'y aura pas de fêtes de Noël cette année. "Ca me brise le cœur, j'aimerais bien les voir tous en même temps, mais il vaut mieux que l'on fasse attention pour tout le monde sinon on sera encore renconfinés et surtout, on peut se retrouver à l'hôpital"
 

"On mettra peut-être même le masque lorsqu'on ne mange pas, mais nous serons réunis à Noël"

Pour Annie et Jean-Claude, à Brassac-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme, il n'est pas question de passer les fêtes sans leurs enfants et leurs petits-enfants. Même si pendant le confinement, des visioconférences étaient organisés avec la famille, "ce n'est pas pareil". Pour Noël donc, ils seront 13 autour de la table. Tous viendront des alentours. "Nous ferons attention à bien garder les distances. On mettra peut-être même le masque lorsqu'on ne mange pas, mais nous serons réunis. Notre bonheur, c'est d'être tous ensemble pour fêter Noël"

Leur petite-fille, Marine, est aussi inquiète forcément "Mais je ferai attention. Mes grands-parents seraient trop malheureux d'être encore privés de nous voir, surtout à Noël où nous sommes toujours ensemble habituellement"
 

"Ce serait terrible de ne pas pouvoir fêter Noël. On va faire attention, mais on ne portera pas le masque"

Pas d'inquiétude non plus pour Josiane Gittard. Elle attend ses enfants et ses petits-enfants pour le 25 décembre comme d'habitude et commence à prévoir le repas. "Il y aura du canard cette année, du foie gras et du saumon", explique la septuagénaire.

Malgré son âge, "Ca ne nous inquiète pas par rapport au contexte sanitaire, je n'ai pas peur pour moi, je peux attraper d'autres maladies que la Covid. Je veux profiter d'eux pendant qu'il est temps. Ce serait terrible de ne pas pouvoir fêter Noël. On va faire attention, mais on ne portera pas le masque"

Avec cinq enfants, et neuf petits enfants, Josiane sait que tout le monde ne pourra pas se déplacer jusqu'à Condat, dans le Cantal. Elle ne pourra donc pas encore rencontrer son premier arrière-petit-fils d'un mois. Seuls ses enfants de Clermont-Ferrand viendront profiter avec elle des fêtes de Noël. 

Les médecins rappellent quelques recommandations pendant ces réunions familiales : se laver les mains, ne pas partager son verre, ses couverts, garder le masque, aérer la pièce une fois toutes les heures, ne pas embrasser ses parents ou ses grands-parents, et faire en sorte d'avoir plus d'un mètre de distance en intérieur. Tous en appellent à la responsabilité individuelle de chacun. Le premier ministre Jean Castex, qui s'exprimait jeudi 26 novembre pour préciser le protocole sanitaire, prévient il sera "impératif" de "limiter" le nombre de convives, en promettant "des recommandations concrètes" avant les vacances. Quoiqu'il en soit, "Il ne s’agira pas, à coup sûr, de vacances de Noël comme les autres" a affirmé le président. 
 
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