Depuis le 23 août, le centre Jean-Richepin de Clermont-Ferrand est fermé. La cause : la présence de punaises de lit. Un coup dur pour les nombreuses associations qui y sont hébergées et qui se retrouvent bien démunies.
Si vous souhaitez aller au centre Jean-Richepin de Clermont-Ferrand, vous trouverez portes closes. En effet, fin août, un arrêté municipal a ordonné la fermeture de ce lieu qui héberge de nombreuses associations. Sur le site Internet de la Ville de Clermont-Ferrand, on peut lire : “Pour des raisons sanitaires, le centre associatif Jean-Richepin est fermé par arrêté municipal depuis le vendredi 23 août. La présence persistante de punaises de lit nécessite la mise en œuvre d'un traitement antiparasitaire. Le site est donc fermé jusqu'à nouvel ordre. Les associations utilisatrices seront tenues informées par la municipalité dans les meilleurs délais”.
Une fermeture qui pose problème
Un coup dur pour les associations qui s’y trouvent, notamment UFC-Que Choisir. Daniel Bideau, président de l'antenne du Puy-de-Dôme, indique : “Dans un premier temps, on n’a pas su que c’était des punaises de lit. On nous a juste informés qu’il y aurait une fermeture du centre pour désinsectiser. On nous a prévenus le vendredi 23 août que cela fermait le lundi 26 août”. Il poursuit : “Pour notre association, cette fermeture pose un vrai problème. Nous avons des salariés qui travaillent dans les locaux et cela nous a amenés à mettre tout le monde en télétravail. Tous nos bénévoles ne pouvaient plus intervenir dans nos locaux. Nos permanences physiques et téléphoniques ont été suspendues ou reportées quand on le pouvait. Le courrier n’arrivait plus dans les locaux. Cela a occasionné beaucoup de problèmes”.
Des mineurs isolés qui avaient trouvé refuge
La présence des punaises de lit aurait été localisée au deuxième étage. À cet étage se trouve l’aide aux devoirs, la Ligue des Droits de l’Homme et la Croix-Rouge. C’est là que des mineurs isolés ont trouvé refuge depuis quelques mois. Didier Pagès, militant de RESF (Réseau éducation sans frontières), souligne : “Dans les locaux de la Ligue des Droits de l’Homme, il y avait des mineurs isolés hébergés. On a trouvé une solution au camping de Pont-du-Château et chez des habitants. Certains ont quitté le département. D'autres ont été reconnus mineurs et pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Des mineurs non accompagnés logeaient dans le centre depuis le mois de janvier. Ils pouvaient être entre 5 et 35 chaque nuit. Ils installaient des matelas le soir et les rangeaient le matin”. Il insiste : “On ne sait pas comment les punaises de lit sont arrivées dans le centre Jean-Richepin”. Didier Pagès rappelle : “C’est une galère que les lieux soient fermés mais en même temps la situation ne pouvait pas durer éternellement. Les locaux n’étaient pas adaptés. De plus quelque 70 professeurs en activité ou retraités assuraient le soutien scolaire. Là c’est en suspens”.
Des matelas et des vêtements de récupération
Deux bénévoles du collectif Yapasmieux confirment : “On a dû trouver en urgence une solution pour huit mineurs qui dormaient là-bas. Ce mardi après-midi, on sort d’une réunion en préfecture. Un appartement va être mis à disposition à Clermont-Ferrand pour ces jeunes. On est encore inquiets et perplexes car on souhaite une solution pérenne”. Elles concèdent : “Sur l’origine des punaises de lit, il y a des chances que cela provienne des matelas et des vêtements de récupération que l’on utilise mais rien de sûr”.
Une réouverture incertaine
Daniel Bideau conclut : “On a des rumeurs de réouverture ce jeudi mais rien n’est confirmé”. Contactée, la mairie de Clermont-Ferrand explique : “Le centre est fermé jusqu’à nouvel ordre. Les traitements se poursuivent pour éradiquer le problème. Les associations sont tenues informées par le service de la vie associative”.