Faire partie officiellement des légendes du basketball ? C’est le rêve de nombreux basketteurs que Jacky Chazalon touche désormais du doigt. En effet, cette ancienne basketteuse, pièce maîtresse du jeu clermontois dans les années 70 pourrait bien intégrer le Hall of Fame de la NBA. Le panthéon du basket américain.
Le palmarès de Jacky Chazalon est vertigineux. Il serait bien trop long de le décliner en intégralité. Et pourtant, à l'âge de 77 ans, l'ancienne basketteuse n'en a pas fini avec les récompenses. En effet, Jacky Chazalon, ancienne joueuse de basket au CUC (Clermont Club Université) pourrait bientôt ajouter à son long palmarès son entrée au fameux Hall of Fame de la NBA. Un « Temple de la renommée » où sont honorées les grandes personnalités du basket. Une liste de présélectionnés a été dévoilée. Jacky Chazalon en fait donc partie ainsi qu'un certain Tony Parker.
Candidater au Hall of Fame : « Je trouvais ça amusant »
Entrer dans le panthéon du basket américain : ce n’était pourtant pas dans les projets de l’ancienne meneuse de l’équipe de France. Cela fait bien longtemps que Jacky Chazalon a rangé le ballon de basket. Il lui a donc fallu un petit coup de pouce pour sauter le pas : « Cette histoire a commencé avec Carmine Calzonetti, un Américain qui jouait en France, et qui est un ami. Il m’a dit : « Tu dois présenter un dossier pour le Hall of Fame américain ». On a trouvé ça rigolo parce que c’est une grande fête en Amérique, un peu comme le festival de Cannes. Je trouvais ça amusant alors je me suis lancée » , sourit l’ancienne meneuse.
Mais la « poétesse française du basket » - surnom donné à la joueuse par le New York Times - relativise quant à cette nomination : « Être sélectionnée, c’est déjà une étape. Pour être élue c’est encore autre chose. Il y a un jury et puis il y a beaucoup de monde qui prétendent à ce titre ». Pour celle qui est considérée comme la meilleure joueuse tricolore du XXème siècle, intégrer la promotion 2023 du Hall of Fame serait exceptionnel. Voire invraisemblable : « J’ai arrêté le basket il y a 45 ans. Je serais étonnée d’être l’heureuse élue. Mais ça fait toujours plaisir de voir que l’on ne vous oublie pas. Ce n’est pas rien, ce Hall of Fame a beaucoup de prestige. Les Américains en font quelque chose de très important. Beaucoup plus qu’ici, où on valorise plus le football ».
« L’équipe du CUC : c’était un phénomène ! »
Si vous parlez de Jacky Chazalon à un Clermontois fan de basket, il saura sûrement à qui vous faites référence. En effet, même si elle ne dribble plus depuis déjà quelques décennies, cette ancienne pionnière du basket féminin a marqué les esprits à Clermont-Ferrand. Dans les années 70, avec les « Demoiselles de Clermont », elle remporte neuf titres hexagonaux. Elle arrive à hisser son club parmi l’un des plus grands en Europe en atteignant quatre fois la finale européenne. L’ancienne basketteuse garde un souvenir ému de cet engouement pour cette équipe féminine : « L’équipe du CUC : c’était un phénomène ! Notre équipe était plus connue que l’équipe championne d’aujourd’hui, s’amuse-t-elle. Beaucoup de gens pensaient que c’était exceptionnel. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Nos matchs passaient sur les principales chaînes de télévision. Toute la France nous connaissait. On réunissait régulièrement 6 000 personnes dans le gymnase de Clermont-Ferrand où l’on jouait ».
Alors, faire, peut-être, partie des légendes du basketball via ce titre serait la consécration de cette incroyable carrière. Ce serait l’occasion pour la passionnée d’être, là encore, une pionnière dans le basketball féminin et européen. En effet, Jacky Chazalon fait partie de l’une des rares joueuses féminines et européennes à être pressentie pour le titre. Il y a toutefois une autre grande basketteuse - féminine et européenne - figurant sur la fameuse liste des présélectionnés : c’est Uljana Semenova, joueuse de l’équipe de Riga, en Lettonie. Jacky Chazalon se souvient d’elle. Elle fut sa rivale de toujours lors de ses plus grands matchs : « Elle a un palmarès formidable. Elle a toujours été sur notre route pour nous interdire le titre. On a fait cinq finales européennes mais on n’en a, malheureusement, pas gagné une seule parce que cette fille qui mesurait 2,15 mètres au minimum était injouable pour nous », se remémore-t-elle.
Le nom de l’heureux élu ou de l’heureuse élue sera connu le 1er avril 2023 pour une cérémonie prévue le 12 août à Springfield.