À Clermont-Ferrand, le centre Jean Perrin, dédié à la lutte contre le cancer, accueille plusieurs associations sportives à l'occasion d'Octobre Rose. Pour de nombreux patients, le sport offre une échappatoire face à la maladie et leur permet de se réapproprier leur corps.
Les kimonos ont remplacé les blouses blanches au centre Jean Perrin, établissement de lutte contre le cancer, à Clermont-Ferrand. À l’occasion d’Octobre Rose, une école de karaté a pris place. Objectif : prouver qu’on peut allier sport et maladie grâce à des cours sur-mesure. Gilles Loury, instructeur fédéral de karaté explique : “On adapte nos cours aux pathologies des patients. Quelqu’un qui a mal au bras, on ne le fait travailler qu’un petit peu”.
Rompre avec l'isolement
Une dizaine d’élèves suivent ces sessions adaptées, lancées il y a deux ans. Au centre Jean Perrin, chacun a été marqué par un cancer, à l’image de Serge, encore en traitement. Il confie, ému : “On s’isole un peu de la famille pour qu’elle ne puisse pas voir notre état. Comme vous pouvez le voir, ça fait mal d’en parler. Avec le groupe de karaté, c’est une autre ambiance. Elles m’appellent toutes ‘chéri’”.
Le sport, une échappatoire à la maladie pour ces élèves. “Je sentais que mon corps avait besoin de sport, indique Cathy Vivier, élève à l'école clermontoise de karaté, en rémission d'un cancer. C’est un bien-être. Le plus important est la mémorisation et la concentration. Ce sont deux choses que l’on perd beaucoup lors des traitements”.
Diminuer de "25% le risque de récidive"
Pratiquer une activité sportive a un effet positif sur les patients, selon plusieurs études. Rester actif améliorerait les chances de rémission d'un cancer et diminuerait les formes les plus graves. Comme le confirme le Dr Geneviève Loos, cancérologue et radiothérapeute au centre Jean Perrin : “On sait que pour les patientes atteintes de cancer du sein ou les patients atteints du cancer de la prostate ou du colon l'activité physique après traitement permet de diminuer nettement le risque de récidive. Les patientes qui ont eu un cancer du sein et qui ont une activité physique diminuent de 25% le risque de récidive et jusqu'à 40% le risque de mortalité liée au cancer”.
Un espace d'activité physique adapté est en projet au sein de l'établissement médical.