Journée mondiale de lutte contre le sida : Joseph, séropositif, raconte son quotidien

Joseph Vitagliano est un habitant de Clermont-Ferrand âgé de 46 ans. Militant à l’association Aides depuis 1998, il a contracté le virus du VIH en 2006. Joseph nous raconte comment il vit avec le virus.
 

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Joseph Vitagliano, 46 ans, habite à Clermont-Ferrand. Il s’est impliqué chez Aides comme bénévole dès 1998. Il a contracté le virus du VIH il y a 13 ans. Après l’hécatombe des années 80-90, l’arrivée des trithérapies a bousculé les choses. Aujourd’hui, il n’est pas question pour lui de baisser les bras. Il est salarié de l’association Aides et continue à informer sur le virus du VIH. Il veut lutter contre les discriminations faites à l’égard des personnes séropositives. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, il a accepté de répondre à nos questions.

Question : Quand avez-vous contracté le virus et dans quelles conditions ?
Joseph Vitagliano : C’était en 2006, lors de vacances d’été.

Question : Quel a été votre sentiment lorsque vous avez appris que vous aviez contracté le virus ?
Joseph Vitagliano : C’était une crainte, donc un dépistage. Suite au dépistage, il y a eu une orientation assez rapide vers le soin.

Question : En avez-vous parlé à votre entourage ?
Joseph Vitagliano : Je leur en ai parlé dans les 3 mois qui ont suivi, après confirmation.

Question : Comment ont-ils réagi ?
Joseph Vitagliano : Ma mère était relativement impliquée du coup j’ai été bien accompagné. Il n’y a pas eu de situation de rejet. Je fais partie des gens plutôt chanceux car certaines personnes, dans leur milieu social proche, ont un sentiment d’exclusion.

Question : Quel est votre quotidien au niveau médical ?
Joseph Vitagliano : Il s’agit d’une prise de traitement quotidienne, avec d'abord deux comprimés le matin. Cela a progressé depuis le début de la mise sous traitement qui était une pentathérapie, donc 5 molécules. Il y a deux prises par jour, matin et soir. Cela contribue au confort de la vie.

Question : Y a-t-il des effets secondaires au traitement ?
Joseph Vitagliano : Oui, il y a la fatigue, et la bouche sèche.

Question : Avez-vous un suivi médical régulier ?
Joseph Vitagliano : Il y a un suivi hépatique car on n’est pas à l’abri d’une hépatite médicamenteuse. J’ai un suivi médical tous les trois mois au service des maladies infectieuses.

Question : Y a-t-il un fossé entre l’image que vous vous faisiez du virus et la réalité ?
Joseph Vitagliano : Oui, les traitements ont changé l’image du VIH.
 
Question : Y a-t-il encore des clichés sur le virus qui ont  la vie dure ?
Joseph Vitagliano :  Oui parfois. Mais avec les traitements, vu que l’on est porteur indétectable, on n’a que le virus, on n’est pas forcément malade.

Un dentiste qui refuse de le soigner

Question : Avez-vous déjà été victime de discrimination ?Joseph Vitagliano : Oui, par une personne du corps médical, un dentiste, qui a fait un refus de soins. Il m’a réorienté vers l’hôpital. Il y a eu une étude de Aides il y a deux ans sur le refus de soins chez les dentistes et c’est une catégorie de médecins qui a une grande capacité à discriminer, soit en mettant les rendez-vous en fin de journée, soit en réorientant vers l’hôpital.


Question : Avez-vous informé votre entourage professionnel que vous étiez porteur du virus ?
Joseph Vitagliano : Oui car j’ai l’avantage de travailler dans un milieu relativement protégé, donc je n’avais pas intérêt à le cacher. C’était plus facile pour prendre des rendez-vous médicaux et s’absenter.

Question : Y a-t-il des choses que vous vous interdisez à cause du virus ?
Joseph Vitagliano : Non, rien de particulier, à part l’alcool, pour une bonne hygiène de vie.

Question : Vous êtes salarié de l’association Aides. Vous êtes au contact de personnes en quête d’informations. Quel est votre discours ?
Joseph Vitagliano : Je dirais qu’il ne faut pas être discriminant par rapport aux personnes séropositives. Je rappellerais aussi l’importance du dépistage. De plus, en 2019, vu qu’une personne contaminée et mise sous traitement tôt n’est plus contaminante, la sérophobie et la discrimination envers les personnes séropositives n’a plus lieu d’être.

Question : Pensez-vous que les jeunes ont une image fidèle de ce qu’est le virus ?
Joseph Vitagliano : Beaucoup de gens ont encore en tête l’image de Philadelphia, qui est un très beau film, mais qui n’est plus vraiment d’actualité.
 
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