Doudou a mal aux dents ou la jambe dans le plâtre ? Direction l’hôpital des nounours, où des enfants de 5 à 7 ans se familiarisent avec le milieu médical, auprès d’étudiants médicaux et paramédicaux.
A l’hôpital des nounours, une équipe pluridisciplinaire accueille les doudous mal en point mais surtout, les enfants curieux. Paula Gimay, étudiante en 2ème année en médecine à Clermont-Ferrand, est responsable de cet hôpital où les patients sont en tissu. Elle explique : “C'est un projet inter filières. Il y a des étudiants de diverses filières médicales et paramédicales qui viennent nous aider. Les enfants qui sont en grande section et en CP viennent avec un nounours. Ce doudou a une maladie et le but en tant qu'étudiants dans des filières médicales et paramédicales, c'est de soigner leur doudou. Ça permet de désensibiliser les enfants, pour qu’ils aient moins peur des blouses blanches et ça permet aussi de les familiariser avec le monde médical. On va retrouver l'équivalent de médecins généralistes, de dentistes, de sage-femmes, d’ergothérapeutes, d’infirmiers...”
Des doudous mal en point
Vice-présidente de l’hôpital des nounours, elle est en charge de l’organisation de cet évènement annuel : “On va contacter les écoles, la mairie pour avoir les locaux et les différentes filières pour savoir s'ils veulent bien participer. On doit aussi aller dans les écoles pour rencontrer les enfants juste avant l'hôpital des nounours. Dans les classes, on explique aux enfants ce qu’est l'hôpital des nounours. On aide les enfants à choisir la maladie du doudou et on leur fait tester le matériel médical, par exemple le stéthoscope, le marteau réflexe... On leur apporte aussi ce qu'on appelle une réglette de douleur pour quantifier la douleur des patients ou de leur nounours dans ce cas-là”, explique Paula Gimay.
Les enfants curieux
L’hôpital des nounours a lieu au gymnase Baudelaire, et accueille, sur 4 jours, des doudous en détresse et de petits curieux : “Ils sont, en général, toujours très contents. La plupart des enfants vont vouloir avoir le plus de maladies possibles pour leurs doudous. Ils vont avoir mal à l'oreille, mal à la tête, mal au ventre, la jambe et le bras cassés. Ils sont contents d'aller sur tous les stands ! Je n'ai pas vu de crainte particulière. Quant aux enfants qui ont dit que leur doudou n'était pas malade, on leur dit que ce n’est pas grave. Le but est aussi de ne pas surmédicaliser les doudous. Si un enfant nous dit que son doudou n'est pas malade, on ne va pas chercher plus loin. On le laisse aller dans les stands qu’il souhaite pour regarder.”
Des disciplines préférées
Dans cet hôpital pluridisciplinaire, toutes les maladies intéressent les enfants, mais certaines spécialités ont leur préférence : “Ils sont intéressés par tout. Ils aiment beaucoup la chirurgie, le bloc opératoire parce qu'ils ont souvent des nounours à la pâte cassée et ils aiment beaucoup y aller. Ils sont équipés avec des gants stériles, un petit habit de chirurgien et une charlotte, alors souvent, ils aiment beaucoup ! Et ce qu'ils aiment bien aussi, c'est qu’en plus de tous ces étudiants, on invite aussi les pompiers. Deux intervenants viennent et nous mettent à disposition un camion de pompiers. Ils leur font les premiers gestes. Ils aiment bien les pompiers”, se félicite Paula Gimay.
De petits patients courageux
Pour la plupart, les enfants n'ont pas forcément peur, selon Paula Gimay : “Ils vont parfois avoir peur des piqûres, mais sinon ils se montrent courageux. Ils arrivent assez facilement à me dire ce qu’ont leur doudou. Par exemple, sur la contagion, ils savent ce qu’est une maladie contagieuse. Pour la plupart, ils ont eu la varicelle donc ils savent qu’il ne faut pas aller à l'école pour ne pas contaminer les copains. Ils sont assez bien instruits là-dessus. Je pense que le COVID a dû jouer parce qu'ils ont appris le port du masque, que si on est malade, on s'isole, on reste chez soi, on tousse dans le coude, on évite d'embrasser les copains...” Pour les étudiants, c’est aussi un bon moyen de connecter les différentes filières, et de mieux appréhender les petits patients : “Cela nous permet, nous aussi, de nous familiariser avec les enfants. On sera forcément confronté dans notre vie future à être avec des enfants, pour les soigner eux, cette fois-ci.” Environ 350 enfants entre 5 à 7 ans participent à l’évènement à Clermont-Ferrand.