Dimanche 28 mai, Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a défendu sa politique culturelle dans un article du JDD, après avoir reçu des critiques ces dernières semaines. Il s’en est également pris à la ministre de la Culture, l’accusant « d’entre-soi et de parisianisme ».
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR), critiqué pour des coupes budgétaires dans la culture, défend ses choix d'un "rééquilibrage" territorial et s'en prend à la ministre qui selon lui "ferait mieux de sortir de l'entre-soi et du parisianisme", dans le JDD, dimanche 28 mai. La politique culturelle de l'ancien président des Républicains a été dénoncée ces dernières semaines par le monde culturel et politique. Des voix s’étaient élevées notamment après la baisse de la moitié de la subvention accordée au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, passant de 210 000 à 110 000 euros. À Cannes, en recevant son prix, la lauréate de la Palme d’or de la section Court Métrage, Flóra Anna Buda, a évoqué la situation du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand : « Je souhaite également dire que nous devons soutenir le festival du film de Clermont-Ferrand ».
Laurent Wauquiez riposte et affirme : « Nous soutenons la candidature de Clermont-Ferrand au titre de capitale européenne de la culture ! Mon seul sujet, c’est la lutte contre les déserts culturels. Ma porte reste ouverte pour ceux qui partagent avec nous cette volonté de changer cela ».
500 festivals désormais soutenus
"Quel crime ai-je donc commis qui vaudrait excommunication culturelle?", s'indigne M. Wauquiez dans cet entretien. Dans un tweet qui reprend ses déclarations dans le JDD, il se défend : « Quand j'ai repris la région à la gauche, le budget de la culture était de 59 millions d'euros. Il est aujourd’hui de 77 millions d'euros. A l’époque, 300 festivals étaient soutenus par la région. Aujourd'hui, ils sont plus de 500. Ce qu’on me reproche, c’est d'avoir mis un coup de pied dans la fourmilière en m’attaquant à un tabou français : la profonde injustice de notre politique culturelle et l'inégalité criante dans l'accès à la culture sur le territoire. J'ai subi les foudres de l'entre-soi culturel parce que, précisément, le rééquilibrage est la ligne directrice de ma politique ».
Au travers des critiques, l'élu de droite voit "une dérive dangereuse de notre politique culturelle": "Le ministère de la Culture est devenu un guichet, une machine à faire tourner les subventions qu'une petite poignée de personnes considèrent comme un dû". "La majorité des crédits du ministère de la Culture sont réservés à Paris, à la Région Île-de-France et à quelques métropoles" et "il y a dans notre pays des déserts culturels comme il y a des déserts médicaux", estime-t-il aussi en évoquant "une culture à deux vitesses". Ainsi, "je veux accorder la même attention au théâtre de Lyon, qui a la chance de bénéficier de centaines de milliers d'euros de financement de l'État, qu'à celui d'Oyonnax qui, lui, est totalement oublié de la ministre de la Culture", explique le président de Région, se défendant de défavoriser les villes aux mains de ses adversaires politiques.
Une attaque contre la ministre de la Culture
"La ministre de la Culture doit s'expliquer sur ce sujet au lieu d'esquiver. Je lui demande de faire la transparence sur la répartition par territoires des crédits du ministère", poursuit Laurent Wauquiez. Rima Abdul Malak "ferait mieux de sortir de l'entre-soi et du parisianisme", juge-t-il, en considérant qu'"on est bien en peine de dire quelle est sa politique culturelle". La ministre s'est inquiétée des choix de Laurent Wauquiez. "On voit où sont ses priorités", a-t-elle dit récemment en référence aux grands projets qu'il porte - Musée des Tissus, "Maison du Petit Prince" dans le château natal de l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry, site touristique dédié à la civilisation gauloise sur le plateau de Gergovie. "Laurent Wauquiez, pourquoi vous avez décidé de faire de la culture votre ennemie? En plus ça ne vous ressemble pas, votre parcours, vous êtes quelqu'un de très cultivé, vous n'étiez pas comme ça avant. Qu'est-ce qui se passe?", a-t-elle demandé encore samedi soir sur France 2. Laurent Wauquiez s'en est également pris à l'idéologie wokiste dans la fin de l'entretien.
Ecrit avec AFP