Après un accident en 2015, Antoine Besse, 30 ans, n’a pas voulu abandonner le sport. Aujourd’hui, le paratriathlète de Cournon d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, repousse ses limites et vient de décrocher, le 6 mai dernier, un premier podium à l’international.
Antoine Besse, 30 ans, vient de faire son premier podium de coupe du monde. Il est arrivé 3eme en Espagne, le 6 mai. Athlète handisport, il s’est engagé dans le paratriathlon il y a deux ans, après un accident. En août 2015, une voiture le percute de pleine face, alors qu’il est sur son vélo. C’est le bras gauche qui est le plus touché.
"C’est dans cette discipline où il y a le plus de difficultés (la natation, ndlr). Au départ, quand j’ai commencé à nager avec seulement un bras, c’était compliqué de se faire doubler, il fallait persévérer" témoigne Antoine Besse, un grand sourire aux lèvres. Le sportif a mis six mois pour filer droit.
Le paratriathlon, c’est l’enchaînement de trois disciplines : la nage sur 750 mètres, le plus souvent en eau vive, suivie de 20 kilomètres à bicyclette et de 5 kilomètres de course à pieds. Pour son premier podium international, Antoine est sorti 7ème de l’eau, pour finir en troisième position.
C’est aussi de la motivation
Après la natation, son point faible, Antoine Besse est désormais numéro 15 mondial de sa catégorie (PTS 5), en train de travailler ce qui est devenu son point fort. Yannick Bourseaux, qui s’entraîne avec le jeune athlète, est lui numéro 1 français et actuel 6ème mondial. Le Montluçonnais de 42 ans a lui aussi été victime d'un accident, il y a bien longtemps. Leur rencontre début 2016 va ouvrir de nouvelles possibilités à Antoine, alors désenchanté.
"Je sortais d’un rendez-vous avec un docteur qui m’a dit que le sport était derrière moi, qu’il fallait passer à autre chose" relate le paratriathlète. "Mais ma vie tourne autour du sport." Deux mois après, il rencontre Yannick Bourseaux qui, lui aussi, était peu optimiste au départ. Mais en voyant les progrès d’Antoine, il le booste pour le pousser encore plus loin. "Au-delà des qualités physiques, c’est aussi de la motivation" déclare le numéro 1 français.
Car pour progresser, il a fallu bien s’entourer. Antoine Besse peut compter sur son entraîneur, pour repousser certaines limites encore jamais atteintes, lorsqu’il était rudbyman. Un sport qu’il lui est impossible de pratiquer aujourd’hui. Son coach, Patrick Bringer, est conscient du travail physique du jeune athlète : "On lui demande quand même de courir entre 19 et 20 km/h, ce n’est pas rien. Il faut du travail. C’est aussi dans la tête. Il faut accepter une certaine souffrance, mais il est sur la bonne voie."
Le consultant en logistique industrielle (car c'est son métier), est conscient de franchir des paliers d'un point de vue sportif. Il est aujourd’hui membre de l'équipe de France handisport, en lutte avec son mentor Bourseaux pour les places d'honneur internationales. Il disputera sa prochaine course à Eton, en Angleterre, le 28 mai.
Un nouveau chapitre de sa vie, qu'il écrit au rythme de son ressenti.