La réussite du Clermont Foot, c’est aussi celle de Pascal Gastien, l’entraîneur qui a conduit l'équipe en Ligue 1. Pascal Gastien, qui vit pour le foot à 100 %. Découverte de la « méthode Gastien ».
A 7 heures du matin, sur le parking du stade Montpied de Clermont-Ferrand, au volant d’une voiture à la dimension de sa discrétion, Pascal Gastien est comme tous les jours le premier à l’entraînement. Cette arrivée matinale au stade est presque comme un rituel. Chaque détail compte : il y a le premier contact avec le personnel chargé de l’entretien et puis l’incontournable visite du vestiaire. « Le matin, c’est sympa. Tout est calme, c’est reposant, le début de la journée ». Un bureau de coach sans fioriture, avec quelques citations et 8 magnums disposés sur l’étagère. Ce n’est pas un hasard : « Quelqu’un nous offre un magnum à chaque victoire, c’est un pari. Il n’y en a pas beaucoup, mais il y en a quelques-uns quand même ! On avance. Ça va finir par lui coûter cher, mais il a les moyens », plaisante le coach. Pascal Gastien, joueur emblématique de Niort, où il participe à la montée historique du club en 1ère division en 1987, joueur de l’Olympique de Marseille aussi, en 1989, le début des années OM de Bernard Tapie, avec un doublé coupe et championnat aux côtés d’un certain Jean-Pierre Papin. Pascal Gastien se souvient : « J’aimais bien, déjà quand j’étais joueur, comprendre ce que je faisais. Les entraînements m’intéressaient, les objectifs m’intéressaient, je voulais savoir pourquoi on faisait certaines choses parfois un peu pénibles. »
"Il donne de la confiance aux joueurs"
Pascal Gastien, ce sont encore ses joueurs qui en parlent le mieux. Yohann Magnin, joueur du Clermont Foot, explique : « Je pense que dans sa méthode de management, il préfère positiver. Il nous dit « Bien joué », il donne de la confiance aux joueurs plutôt que de crier. Ce n’est pas sa méthode. Dans l’intimité du vestiaire, il sait être dur quand il le faut, mais ce n’est pas sa technique de management. Il préfère donner confiance à tout le monde pour tirer le meilleur des joueurs. » Mais pour le coach, la mission n’est pas facile tous les jours : « C’est un métier qui est difficile, qui est usant, et en 1ère division encore plus. Il y a beaucoup de sollicitations, de choses autour qui se passent, et c’est prenant. C’est un beau métier mais c’est compliqué. On a des responsabilités, la responsabilité des personnes, d’emplois au club… On est la locomotive du club et si on ne réussit pas, il y a des gros enjeux. Tous les entraîneurs ont conscience de ça. »
Une préparation millimétrée
Dans la préparation des entraînements, rien n’est laissé au hasard. Sur ses fiches, un programme minuté. « Chaque matin, le coach nous donne la trame de la séance. Tout est bien calibré, on connait le temps, on sait ce que l’on travaille, les objectifs… ça, c’est très important », raconte Eric Gelard, entraîneur des gardiens du Clermont Foot. Pascal Gastien visionne 4 à 5 matchs de chaque futur adversaire. « Tout est vu, tout est visionné, tout est disséqué. On a plein de statistiques, de choses comme ça… Tous les staffs connaissent bien les équipes qu’ils vont rencontrer ». Quand il quitte le stade Montpied, c’est encore pour parler football avec son responsable du recrutement dans son restaurant préféré, un fief des amateurs de ballon ovale où il peut mesurer le chemin parcouru à Clermont. « Quand je suis arrivé, je venais pour le centre de formation, je n’ai vu sur les voitures que des macarons de l’ASM. Ça fait une drôle d’impression. On est l’une des rares villes à avoir un club de rugby et de football en 1ère division, c’est bien pour les Clermontois ! » Avant chaque séance d’entraînement, Pascal Gastien dispute avec ses adjoints une partie de ballon pétanque, avec une seule obsession, comme toujours : la gagne.