Le préfet de Région, Michel Fuzeau, a répondu aux questions faisant suite aux attaques du Luna Park de Clermont-Ferrand, dimanche 2 novembre. Temps de réaction de la police, moyens alloué aux enquêtes, il a abordé les différentes polémiques liées à l’affaire.
Après les coups de feu qui ont fait sept blessés, dont deux policiers au Luna Park de Clermont-Ferrand dimanche 2 novembre, le préfet de Région, Michel Fuzeau, a justifié la gestion des événements et rendu hommage aux policiers sur l'antenne de France 3 Auvergne. La veille, Stéphane Baggioni, le secrétaire régional d’Unité SGP Police-FO, avait dénoncé le "manque de discernement" de sa hiérarchie. Il est aussi revenu sur la question des migrantss accueillis à Pessat-Vileneuve.
C’est une première vague d’arrestation dans la communauté des gens du voyage. On a vu qu’il y avait eu besoin des renforts du RAID, des CRS. Est-ce que les policiers ont les moyens de faire leur travail, vraiment ?
Tous les moyens sont mobilisés pour que cette enquête progresse et réussisse. Il faut mettre fin à ces affrontements il ne peut pas y en avoir dans cette ville de Clermont-Ferrand, qui n’a pas l’habitude de ces affrontements violents. Nous sommes dans un département plutôt calme, situé dans le dernier tiers des départements de France pour les violences aux personnes. C’est inédit. Mais que ce soit inédit ou pas, c’est inadmissible.
Il y a d’autres enquêtes, comme cela a été indiqué. Les premières interpellations sont liées aux enquêtes sur les coups de feu de l’avenue Charras. Il y a une enquête sur l’agression, probablement à l’origine de tout le reste, qui a eu lieu jeudi dernier, et il y a une enquête sur la fusillade. Il y a une quatrième qui a trait à des coups de feu entendus sur le campement des gens du voyage.
On a reçu le témoignage d’un restaurateur à proximité du Luna Park, il a vu arriver à 13h30 des jeunes hommes armés qui ont commencé à tirer et il a fallu attendre 16h30 pour voir les premiers policiers arriver. Il y avait six policiers. Le responsable syndical nous l’a dit hier. Six policiers face à presque 150 « belligérants », on se demande ce qu’il se passe, quand même.
J’étais à 16h sur place, il y avait une soixantaine de membres des forces de l’ordre, policiers et gendarmes, qui avaient déjà mis fin aux affrontements et séparés les belligérants. Donc à 16h30 il n’y avait pas de problèmes de ce type. Nous allons inaugurer une belle prison nouvelle à Riom au mois de janvier prochain. Je souhaite que tous les responsables de ces affrontements s’y retrouvent bientôt.
Sur le plan policier, pour vous, il n’y a pas de polémiques par rapport aux décisions qui ont été prises ?
Des polémiques, il y en a toujours, celle-ci me paraît parfaitement secondaire par rapport à l’ampleur des événements. Les policiers, je dois leur rendre hommage, ont fait un travail formidable. Sur place j’ai vu deux policiers qui ont été blessés par des tirs à plombs qui sont allés à l’hôpital et qui sont revenus pour aider leurs collègues. Je dois aussi leur rendre hommage pour leur mobilisation sur l’enquête.
Une dernière question, ce soir 50 réfugiés en provenance de Calais vont arriver à Pessat-Vileneuve (Puy de Dôme), pouvez-vous me dire comment va se passer cet accueil et quelle va être la destination de ces gens ?
Nous accueillons pendant un mois, encadrés par l’association Forum Réfugiés, une cinquantaine de personnes issues des environs de Calais ces personnes pourront demander l’asile en France, pourront demander l’asile d’un autre pays d’Europe et pourront demander une aide au retour le cas échéant. Il s’agit de faire en sorte que la situation soit plus digne pour eux, parce que les environs de Calais ne sont pas dignes, et de leur donner une possibilité de se réorienter pendant ce mois, mois et demi qui sera nécessaire à la régularisation de leur situation.