Au lendemain des échanges de coups de feu au Luna Park de Clermont-Ferrand, Stéphane Baggioni, le secrétaire régional d’Unité SGP Police-FO, a dénoncé sur l'antenne de France 3 Auvergne le "manque de discernement" de sa hiérarchie.
Au lendemain des échanges de coups de feu au Luna Park de Clermont-Ferrand qui ont fait 7 blessés dont 2 policiers, Stéphane Baggioni, le secrétaire régional d’Unité SGP Police-FO, a dénoncé sur l'antenne de France 3 Auvergne le "manque de discernement" de sa hiérarchie.
Ce qui s'est passé dimanche à Clermont-Ferrrand aurait-il pu être évité ?
Sans aucun doute. On se rend compte que, depuis vendredi, des éléments concordants sont remontés aux autorités de police locales. On aurait dû mettre en place un dispositif proactif. Je pense vraiment que les autorités ont manqué de discernement et, effectivement, les policier primo intervenant ont mis leur vie en danger. Il y avait six policiers professionnels, deux adjoints de sécurité. En face, on avait plus de 100 belligérants, lourdement armés, qui ont fait feu sur les fonctionnaires de police et également échangé des tirs entre eux. Très honnêtement, on a été complètement submergés et dépassés par la situation.
Selon vous, des effectifs plus importants auraient pu être mobilisés parce que vous étiez au courant dès vendredi ?
On aurait dû, effectivement, prévoir un dispositif plus lourd. Il est évident que les autorités locales de police sont habituées à faire avec peu. On manque cruellement d'effectifs, ça fait des mois qu'on dénonce cette situation. L'administration centrale nous rétorque qu'on est en sureffectif de plus de 30 fonctionnaires sur le département (ndlr: du Puy-de-Dôme). Aujourd'hui, les conséquences sont celles-ci : on a six blessés légers, ça aurait pu être beaucoup plus dramatique.
Le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, appelle à l'apaisement, a-t-il raison d'être inquiet ?
Effectivement, il y a toujours des raisons d'être inquiet quand on voit les événements de dimanche après-midi puis en début de soirée. Il est évident qu'il faut laisser la police faire son travail et elle avance à grand pas. (Ndlr : le procureur de la République de Clermont-Ferrand a ouvert une information judiciaire, lundi, pour violences aggravées). Les syndicats de police ne sont pas là pour parler d'une problématique d'investigations, mais bien d'une problématique d'ordre publique. Nous, ce qu'on dénonce, c'est pourquoi l'autorité locale n'a pas mis des moyens à disposition. C'est un manque de discernement de la part de notre hiérarchie. Avec un dispositif suffisamment lourd, on aurait pu éviter ce genre d'incident.
Propos recueillis par Pierre-Olivier Belle