A Gerzat, près de Clermont-Ferrand, syndicats et ex salariés de Luxfer organisent le 25 juin un grand rassemblement devant le site. Un « ultimatum » lancé au gouvernement en présence de plusieurs figures politiques d'opposition.
Près de Clermont-Ferrand, les anciens salariés et syndicats de Luxfer à Gerzat veulent donner une dimension nationale à leur mobilisation. Un rassemblement organisé le jeudi 25 juin à partir de 11 heures vise un double objectif : obtenir la relocalisation de l'activité de Luxfer et s'opposer au déclin industriel de la région. « Il faut que ce soit une prise de conscience. On va avoir beaucoup de collègues de la métallurgie mais aussi d’autres secteurs, principalement industriels. Il faut qu’on arrive à faire passer notre message. Le gouvernement parle beaucoup de relocalisation, maintenant il faut qu’il utilise les moyens qu’il a à disposition », affirme Adrien Ducroux, ancien salarié de Luxfer.
"Ce qu'on veut, c'est que les lois soient respectées"
Près d'un an après la fermeture du site et le licenciement de 136 salariés, l'usine porte encore les traces du combat acharné des salariés pour sauver leur outil de travail. La mobilisation se veut un message fort lancé au gouvernement pour qu'il oblige Luxfer à débloquer la situation. « Aujourd’hui on a un groupe qui refuse de mettre en vente ce site, ce qui est complètement illégal. Ils abusent de leur position de monopole et l’Etat ne les a pas forcés à respecter les lois françaises et européennes pour l’instant. Ce qu’on veut, c’est que les lois soient enfin respectées et qu’on ait une chance de relocaliser cette entreprise », dénonce Axel Peronczyk, délégué syndical CGT.
Des "contacts préliminaires" établis en vue d'une potentielle reprise
Concernant la position du gouvernement, la députée de la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme Valérie Thomas (LREM) a déclaré dans un communiqué : " Le gouvernement étudie avec sérieux la nécessité, pour préparer d’éventuelles crises sanitaires futures en France, de disposer d’un producteur de bouteilles en aluminium sur le territoire national. La possibilité d’une reprise du site de Luxfer fait ainsi l’objet de contacts préliminaires, sans garantie de faisabilité à ce stade. La réponse à cette situation prendra naturellement sa place dans la re-construction de notre souvereneté sanitaire qui ne peut passer que par l’Union européenne qui vient de se saisir de cette problématique."
Des tenors de l'opposition présents
Sous fond d'indépendance sanitaire, l’épidémie de coronavirus COVID 19 a redonné un second souffle à ces revendications. Les syndicats exigent désormais des actes. Frédéric Vigier, ancien représentant syndical de Luxfer, ne cache pas son impatience : « Maintenant c’est à l’Etat de faire son travail, mais la situation commence à durer, donc demain c’est un ultimatum et ce n’est pas parce que demain il y a cette journée qu’on va s’arrêter. » Le rassemblement devant l'usine s'annonce massif. De nombreux représentants politiques parmi les plus farouches opposants au Président de la République sont attendus, avec, parmi eux, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ou encore Raphaël Glucksmann, leader de Place Publique.