Maladie de Lyme : comment le CHU de Clermont-Ferrand prend en charge les malades

Le CHU de Clermont-Ferrand a été désigné centre de référence pour la prise en charge des patients atteints par la maladie de Lyme. Il existe seulement cinq centres de ce type en France. Etude des dossiers, consultations, entretiens médicaux, traitements ... voici les différentes étapes.
 

Avec les beaux jours, vous êtes nombreux à profiter de la nature. Mais attention, les tiques aussi. Soyez très vigilants lorsque vous rentrez de promenade. Ces petites bêtes peuvent vous transmettre, en vous piquant, des maladies dites vectorielles comme la maladie de Lyme. Cette pathologie longtemps méconnue est difficile à diagnostiquer. Elle peut provoquer dans certains cas des troubles invalidants et douloureux notamment neurologiques, articulaires et musculaires.

Le CHU de Clermont-Ferrand, associé au CHU de Saint-Etienne, est depuis l'été 2019 l'un des cinq centres de référence en France pour la prise en charge des patients atteints par la maladie de Lyme. Les autres centres se situent à Marseille, Rennes, Strasbourg et Villeneuve-Saint-Georges en région parisienne. En France, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués en médecine générale a atteint 104 cas pour 100 000 habitants l'an dernier (soit plus de 67 000 cas), contre 69 pour 100 000 en 2017 (environ 45 000 cas).

Prise en charge des cas les plus complexes

"La maladie de Lyme est une maladie complexe. Nous commençons par regarder le dossier médical des patients" explique Olivier Lesens, professeur d’université et praticien spécialisé en maladies infectieuses au CHU de Clermont-Ferrand. Puis il ajoute : "L’équipe se compose de plusieurs spécialistes. Cela permet d’avoir un regard croisé, un regard pluri-disciplinaire, pour établir un diagnostic".

Une réunion entre plusieurs spécialistes est donc organisée, en premier lieu, pour étudier le dossier du patient. Autour de la table : un interniste, un rhumatologue, un neurologue, un rééducateur fonctionnel, un infectiologue et un psychologue. "Nous suivons les cas les plus complexes. Ce sont souvent des patients en errance de diagnostic. Ils souffrent de fatigue importante, de troubles de la mémoire, de la concentration ou encore de douleurs musculaires ou neurologiques. La maladie de Lyme peut être une hypothèse parmi d’autres. Les gens viennent pour cette maladie, mais au final, ce n’est pas forcément cela le diagnostic. Il y a beaucoup de diagnostics différentiels" souligne Oliver Lesens.

Réception et étude des dossiers des patients

Les dossiers médicaux qu’ils reçoivent concernent des patients domiciliés en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais également ceux d’une zone géographique plus large, qui s’étend jusqu’à Bordeaux, en passant par le Limousin. En raison de l’épidémie de Covid 19, à ce jour, seuls 4 dossiers sont à l’étude.

Avant d’arriver au centre de référence du CHU de Clermont-Ferrand, les dossiers des patients ont tous suivi la même procédure. "Il faut d’abord que les patients voient leur médecin généraliste. Si besoin, ils sont ensuite dirigés vers le centre des maladies infectieuses le plus proche de leur domicile. Vient ensuite la troisième étape. Si le diagnostic n’est pas établi ou qu’il est trop complexe, les dossiers nous sont transmis" précise le Professeur.

Une journée d’hospitalisation au CHU de Clermont-Ferrand

Si cela s’avère nécessaire après l’étude de son dossier, le patient est convoqué au CHU de Clermont-Ferrand. Il est hospitalisé pendant une journée afin d'effectuer plusieurs consultations. Il est reçu par un médecin du sport, un psychologue et des spécialistes en lien avec ses pathologies.

Le patient est d’abord reçu par un médecin du sport. Il fait plusieurs tests d’efforts. Il fait notamment du vélo avec des capteurs placés sur son torse. "Nous vérifions sa capacité de réponse à un effort. Nous faisons également un bilan sur sa santé et sa qualité de vie" dit Olivier Lesens.

S’en suit, un entretien avec un psychologue. "C’est une deuxième étape également très importante. Le but est de voir l’origine des symptômes. Il peut y avoir des explications organiques mais aussi phycologiques". Il précise en donnant des exemples : "La fatigue ressentie peut être engendrée par une dépression masquée ou un burn-out. Tous deux donnent des fatigues chroniques, totalement indépendantes de la maladie de Lyme".

Le patient est enfin reçu en consultation par l’équipe pluri-disciplinaire. Il peut être reçu par un seul, deux ou trois spécialistes. Leur nombre varie en fonction des pathologiques et des symptômes. "Toute l’équipe n’a pas forcément besoin d’être présente. Si c’est rhumatologique, par exemple, c’est le rhumatologue et l'infectiologue qui vont le recevoir" précise-t-il.

A l’issue de cette journée de consultation, si la maladie de Lyme est avérée un traitement antibiotique est alors mis en place. En général, il n’excède pas un mois. Le patient est revu en consultation dans un délai de six mois et au bout d’un an.

Maladie de Lyme : restez vigilants !
L’Auvergne fait partie des zones les plus touchées par la maladie de Lyme. Les tiques aiment particulièrement les forêts et les herbes hautes des prairies très présentes dans notre secteur. Soyez donc vigilant.
 
  • Avant de sortir dans la nature :
Je couvre mes bras et mes jambes avec des vêtements longs
 
  • En rentrant au domicile : 
J’inspecte soigneusement mon corps

Si j'ai été piqué. Je retire correctement la tique avec "un tire tique". Je surveille la zone pendant un mois. Si une plaque rouge et ronde s’étend en cercle à partir de la zone de la piqûre, je consulte rapidement mon médecin traitant
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