METEO FRANCE. Jusqu'à 20°C prévus à Clermont-Ferrand, la douceur exceptionnelle inquiète les paysans

Météo France annonce des températures de 10°C supérieures aux normales de saison pour le lundi 3 février en Auvergne. Ce vendredi, dans le Puy-de-Dôme, les arbres fruitiers commençaient déjà à bourgeonner, les serres à surchauffer. Les paysans doivent s'adapter aux hivers de plus en plus doux.

Les températures ont commencé à grimper dès ce vendredi 31 janvier, avec 17°C à Clermont-Ferrand. Jusqu'au lundi 3 février, cela devrait aller crescendo sur l'ensemble de l'Auvergne, a prévu Météo France

Cette vague de chaleur entraîne des températures que les météorologues qualifient d'"exceptionnelles" au cœur de l'hiver, sans pour autant parler de record.

En effet, les températures devraient se situer jusqu'à 5°C au-dessus des normales de saison ce samedi, 6°C ce dimanche, et 10°C lundi 3 février sur l'Auvergne. Lundi sera la journée la plus chaude de l'épisode, avec 20°C à Clermont-Ferrand, 18°C à Aurillac, ou encore 20°C à Moulins. Mardi, le froid devrait amorcer son retour, avec une perte de 10°C dès mercredi.
 

Les arbres fruitiers bourgeonnent trop tôt


Conséquence ; les arbres fruitiers, comme les abricotiers ou les cerisiers, ont déjà commencé à développer des bourgeons. C'est ce qu'a constaté Jean-Louis Ramain. Ce jardinier cultive sa parcelle à Blanzat (Puy-de-Dôme) depuis plus de 20 ans. L'année dernière déjà, ses arbres fruitiers avaient souffert d'un développement trop précoce. 
 

Là on a déjà des bourgeons de fleur d’abricotier, on pourrait presque faire un bouquet. Ces arbres ont trop d’avance. On n’a pas eu de froid cet hiver, la terre ne s’est pas refroidie, la sève est redescendue, mais qu’à un certain niveau, et avec le temps que l’on a, c’est très facile pour la végétation de repartir.

 


Jean-Louis redoute que la douceur se prolonge. Plus les bourgeons se développent, plus importante sera la perte aux prochaines gelées. 

Ils ne vont pas passer l'hiver, ils vont se faire ramasser par le froid… Il suffit d’un -2°C pour qu’il n’y ait plus rien. On a peur que ça se passe comme l’année dernière. On a eu un mois de février très chaud, puis arrivé sur la lune rousse, les gelées nous ont tout ramassé.

 

Les serres surchauffent


Cette chaleur qui arrive de plus en plus tôt en hiver oblige les maraîchers à s'adapter, comme Gabriel Fenaille. Il a déjà semé des carottes, des fèves et des radis sur son exploitation du Pré du Puy (Puy-de-Dôme).
 

En 2019, j'ai semé au 15 février, et cette année j'ai semé au 20 janvier. On est des primeurs, donc l'idée est d'arriver en premier.


Normalement, les serres lui servent à faire pousser ses récoltes au chaud l'hiver. Ce vendredi, il est obligé d'aérer sa serre, à cause de la chaleur.
 

S’il n’y a pas de soleil et que les températures ne sont pas très chaudes, la serre est fermée. Là, on a besoin que ça aère alors qu’on est au mois de janvier, pour éviter que des champignons ne se développent sur les salades avec la chaleur et la condensation.

 


La douceur de ce mois de janvier inquiète Gabriel, qui, avec l'expérience, craint la venue de la sécheresse, l'été prochain.
 

L'année dernière, on a eu 25°C au mois de février. Cet été, on a eu deux fois moins d'eau que d’habitude, et des chaleurs qui ont été difficiles à supporter pour la récolte. Ça fait peur d’imaginer la suite prédite par les scientifiques, les rendements agricoles vont baisser... Le réchauffement climatique est déjà là, on s'adapte déjà et toute la tradition agricole est remise en cause.


Ces périodes de chaleur précoces allongent la saison de culture pour les maraîchers en Auvergne, et permettent même à Gabriel de faire pousser des patates douces, cultivées habituellement en Israël ou en Californie. Mais à quel prix ? 

 
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