Michelin : inquiétude chez les salariés après l'annonce de la fermeture du site de La Roche-sur-Yon

Le couperet est tombé: l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon, qui emploie 619 salariés, fermera d'ici fin 2020, a annoncé jeudi 10 octobre le géant français du pneu. Une décision vivement contestée par les syndicats clermontois, inquiets pour leur avenir.
 

La nouvelle ne les pas étonnés : lorsqu'ils ont appris, ce jeudi 10 octobre, que les dirigeants de Michelin allaient fermer site de La Roche-sur-Yon d'ici 2020, ce n'était pour eux que la confirmation de ce qu'ils pressentaient depuis longtemps. Sur place, c'est avec colère que les 619 salariés de l'usine ont accueilli cette mauvaise nouvelle.
" Quand ils ont décidé d'arrêter Skipper (NDRL: un projet destiné à renforcer l’activité du site de La Roche-sur-Yon), on a compris qu'ils allaient fermer l'usine. Ils ont fait traîner les choses, mais c'était décidé depuis bien longtemps. Le problème, c'est qu'on a une direction qui privilégie la marge, et qui finalement a créé sa propre concurence en Chine", nous confie Michel Chevalier, délégué syndical central CGT Michelin sur le site de Clermont-Ferrand. 

Une décision "inévitable"

Pour Michelin, cette décision était inévitable : "Malgré 70 millions d'euros d'investissements,  le pacte d'avenir lancé en 2016 pour renforcer l'activité du site vendéen, créé en 1971, n'a pu produire les effets attendus", peut-on lire dans un communiqué. 
Touchée par les difficultés du marché et la concurrence des pneus asiatiques à bas coûts, la marque au Bibendum avait déjà annoncé il y a deux semaines la fermeture d'ici à 2021 de son usine de Bamberg (sud de l'Allemagne), qui emploie 858 salariés pour produire des pneus de voitures. 

La direction va proposer "un plan d'accompagnement des salariés" de La Roche avec des mesures de préretraite et des dispositifs de mobilité interne et externe, toujours selon le communiqué du groupe. "Michelin donnera à chaque salarié concerné la possibilité de rester au sein de l'entreprise en France", promet le numéro deux mondial des pneumatiques, s'engageant en outre à lancer "un projet public-privé d'envergure pour donner un nouvel avenir au site" vendéen, qui fabrique des pneus poids lourds.

"On nous sert toujours le même discours"

Des annonces qui laissent Michel Chevalier sceptique :"Depuis 30 ans, on nous sert le même discours à chaque plan, mais ça se termine toujours par des licenciements... Regardez à Jouet-les-Tours: on nous avait promis la création d'un centre de service avec 200 emplois à la clé, mais il n'a jamais ouvert... Il y a de moins en moins de sites de production en France, alors où vont aller ces salariés? "
A l'annonce de cette nouvelle, l'inquiétude des salariés clermontois concernant leur avenir grandit "A un moment donné, plus personne ne peut dire qu'il est à l'abri... et dans un pays où le taux d'industrialisation est très faible, on va finir par mourir".
En soutien à leurs collègues vendéens mais aussi pour exprimer ces inquiétudes, un appel à la grève est déjà lancé pour le jeudi 24 octobre.
 
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