Florent Menegaux, président de Michelin, a confirmé les inquiétudes des syndicats quant à l'avenir du site de La Roche-sur-Yon. Selon la direction basée à Clermont-Ferrand, l'usine est "dans une situation très préoccupante" à cause d'un contexte défavorable sur le marché des pneus pour poids lourds.
"Je comprends votre inquiétude concernant le site de la Roche-Sur-Yon", a consenti Florent Menegaux, dans une lettre adressée au syndicat SUD. Le président de Michelin répondait au syndicat qui lui avait fait part, dans une lettre, de son inquiétude quant à l'avenir du site vendéen le 16 septembre.
Spécialisée dans les pneus pour les poids lourds, l'usine de La Roche est "depuis plusieurs mois dans une situation très préoccupante et ce, malgré les efforts notables des salariés", ajoute le dirigeant dans sa réponse au syndicat.
Un segment poids lourds en mauvaise santé
Depuis quatre ans, Michelin "met tout en oeuvre pour que ce site augmente ses volumes et redresse sa performance", souligne Florent Menegaux. Un "pacte d'avenir" avait été lancé en 2016 : une nouvelle organisation du travail avait alors été mise en place en contrepartie des investissements de Michelin sur le site.Mais ce pacte soutenu par "près de 70 millions d'euros d'investissements" était "étroitement" lié "à l'évolution du segment poids lourd en Europe et au niveau de la demande qui malheureusement sont défavorables depuis de nombreux mois maintenant", a confié Florent Menegaux.
Une inquiétude justifiée
Plusieurs syndicats ont fait part de leur préoccupation concernant une éventuelle fermeture de l'usine, qui embauche près de 650 personnes. "Il est hors de question pour notre organisation syndicale de se résigner à l'éventualité d'une fermeture d'usine, sans trouver des solutions afin de protéger l'ensemble des salariés du site" a réagi Jérôme Lorton, délégué syndical de SUD.Le syndicat SUD souhaite faire appel à une expertise économique sur la situation du site lors d'un Comité social et économique central (CSEC) prévu vendredi 27 septembre à Clermont-Ferrand.
La direction à l'écoute
Dans son courrier, Florent Menegaux rappelle avoir entrepris "une démarche innovante" avec les syndicats CFE-CGC, CFDT et SUD, qui ont participé cet été à des groupes de travail visant à établir des diagnostics site par site."Soyez assuré de ma pleine conscience des préoccupations de nos collègues de la Roche-sur-Yon en cette période d'incertitude", ajoute le président de Michelin. Pour lui, le groupe fait face "à un défi de performance qui ne pourra être relevé que par la coopération de tous".