Dans les quatre prochaines années, le groupe Michelin va supprimer 970 emplois à Clermont-Ferrand, conséquence d’une réorganisation à l’échelle mondiale. Depuis 40 ans, l’entreprise se transforme ce quoi a fait plonger le nombre de salariés au fil des années.
24 heures après l’annonce de la suppression de 1 500 emplois en France dont 970 à Clermont-Ferrand, les salariés de Michelin sont sonnés et ne savent pas encore quoi penser.
Un employé réagit : « est-ce que ça va être 2 000 départs anticipés ou est-ce qu’il va y avoir de la délocalisation au niveau des opérateurs, je ne sais pas. On a besoin d’avoir un peu plus d’informations, ils nous les donneront au fur et à mesure je pense ». Un autre ajoute : « j’ai 56 ans, je suis de 61, et je suis peut-être concerné par la fourchette. J’attends donc impatiemment qu’on nous donne des dates butées ».
Ce sont surtout les cadres et les techniciens qui sont menacés par la réorganisation du groupe. Mais devant le siège Michelin, les salariés concernés ne souhaitent pas s'exprimer. Pour l'instant, c'est l'attente. D'ici 2021, Clermont-Ferrand va perdre 970 postes… une continuité par rapport aux 35 dernières années.
En 2021, Michelin comptera moins de 11 000 employés, une première
En 1982, l'entreprise comptait 28 000 employés dans la capitale auvergnate…Depuis leur nombre n'a cessé de baisser. Pour la première fois depuis un siècle, ils seront moins de onze mille dans quatre ans. Seule nouveauté dans cette diminution : la taille devrait se faire chez les cols blancs.
« Pourquoi pas faire ces efforts, pourquoi pas préparer l’avenir pour être plus compétitif. Mais il va falloir aussi rétribuer de façon plus importante les salariés notamment lorsque vous êtes sur Clermont-Ferrand et que vous supprimez 1 000 emplois, ne serait-ce que pour maintenir une économie viable, plus payer ses salariés, c’est un moyen de compenser », explique Jean-Christophe Laourde, délégué centrale CFE-CGC.
"Nous avons la responsabilité de recréer le même nombre d'emplois sur la région"
La direction assure qu'aucun licenciement n'aura lieu. Tous les départs devront être volontaires, en majorité grâce aux départs en retraites ces quatre prochaines années. Michelin, plus gros employeur de la ville devra aussi relever un défi : limiter l'impact des 1000 emplois supprimés à Clermont-Ferrand.
« Nous avons la responsabilité de récréer le même nombre d’emplois sur la région que le nombre d’emplois qui a été supprimé. Nous allons mettre beaucoup de ressources, en hommes et en argent pour permettre dans le temps imparti de recréer dans des petites PME, dans des petites entreprises, le même nombre d'emplois supprimés », justifie Jean-Paul Chioccheti, directeur du personnel de Michelin France.
Le groupe pourrait accompagner des PME dans leur développement notamment via des prêts à taux préférentiel. Michelin en a les moyens : l'entreprise a enregistré plus d'1,6 milliard de bénéfice l'an dernier… un record.