L’entreprise de pneus Michelin a vu son chiffre d'affaires diminuer de 8,3% au premier trimestre, à 5,3 milliards d’euros. Une baisse liée à la pandémie de coronavirus, estime le groupe, qui considère être par ailleurs assez solide pour résister à la crise.
"La demande de pneumatiques a fortement baissé à la suite de l'adoption progressive de mesures de confinement des populations dans les différentes régions du monde, affectant l'ensemble des secteurs d'activité", souligne le groupe dans un communiqué. Résultat, son chiffre d'affaires a baissé de 8,3% au premier trimestre.Le chiffre d'affaires de Michelin a baissé de 6,9% pour la partie automobile, qui représente la moitié de l'activité, de 12,3% pour la branche poids lourds (un quart des ventes) et de 6,9% pour les pneumatiques de spécialité (génie civil, agriculture, aviation).
Moins 21% en mars
Les volumes ont baissé plus nettement (-11,7%). A titre de comparaison, le marché mondial des pneus automobiles a chuté de 15% de janvier à mars, celui des poids lourds de 17%, mais celui des pneumatiques de spécialité était seulement en "légère baisse".
Cet effet volume a été en partie compensé par des prix de vente plus élevés (+2%), reflet selon Michelin de "la solidité de la marque". Cependant, la chute des volumes s'est accélérée en mars (-21%) alors que l’épidémie de Covid-19 commençait à paralyser l'Europe et les États-Unis.
Pour amortir les effets financiers de la crise, le manufacturier français détaille les mesures prises : baisse des investissements de 500 millions d'euros, réduction de 330 millions d'euros du dividende proposé aux actionnaires, réduction des coûts de structure...
Un groupe "solide" pour résister à la crise
Michelin estime que les impacts économiques de la pandémie "restent encore trop incertains pour établir avec fiabilité des prévisions de marché" et annoncer un objectif de résultat sur l’année. Néanmoins, il affirme que la forte baisse des cours de matières premières, associée à sa capacité à vendre des pneus plus haut de gamme et plus chers, "permettra de légèrement atténuer l'impact beaucoup plus prononcé de la baisse des volumes".
Michelin s'estime suffisamment solide financièrement pour résister à la crise. "Des tests de résistance, avec des hypothèses de perte de volume sur l'exercice allant de -20% à -35%, ont montré que le groupe disposait de la liquidité suffisante sans tirer sur ses lignes de crédit confirmées de sécurité", souligne-t-il.