PHOTOS. Patrimoine : connaissez-vous ces curiosités d’Auvergne ?

Mystérieuses, insolites et confidentielles, les curiosités patrimoniales ne manquent pas en Auvergne. L’auteur Christian Bouchardy en a répertorié 300 dans un nouvel ouvrage. Il raconte ses découvertes les plus marquantes.

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Œuvres méconnues, curiosités architecturales ou trésors cachés, le patrimoine d’Auvergne regorge d’objets et de bâtiments confidentiels, que seuls une poignée de locaux ou d’érudits connaissent. Pour tous les passionnés de patrimoine et de mystère, l’écrivain Christian Bouchardy a exploré la région de long en large, pendant des années, pour dénicher ces curiosités.

Une véritable chasse au trésor qu’il a menée progressivement : “Depuis des dizaines d'années, j'ai fait d'autres livres sur le patrimoine et j'ai découvert des choses qui étaient un peu confidentielles et que j'avais notées au fur et à mesure sur des cahiers. Quand j’en ai eu suffisamment, je suis allé voir sur place. Ce qu'il y a de magnifique dans ce travail, c'est que l'enquête historique et géographique a été passionnante. Ça s'est fait dans les vieux livres, dans les petits ouvrages des érudits locaux. La deuxième étape et les plus beaux souvenirs, c'est la découverte sur le terrain. Celui qui a été le plus émerveillé, c'est moi, en découvrant tout ça.” Il recense 300 sites ou objets et a pris pas moins de 800 photos, “mais je peux vous dire que sur ces 300 sites, je n'en connaissais pas 10 !” 

Voici quelques-uns de ces trésors, qui ont particulièrement marqué ce passionné d’histoire. 

Les secrets des stalles 

“Mon premier émerveillement, ça a été dans les églises romanes d'Auvergne”, raconte Christian Bouchardy. Si ce patrimoine architectural est populaire, la magie se trouve là où on ne l’attend pas : “Il y a des stalles, les sièges sur lesquels les moines s'asseyaient. Quand on soulève ces sièges, ce qu'on ne pense jamais à faire, on découvre des petites sculptures qu'on appelle des miséricordes, qui sont grandes comme ma main, mais qui sont merveilleuses.” Ces sculptures ne sont pas religieuses. “Elles ne racontent pas la vie du Christ ou de la Vierge, c'est très souvent sur la vie quotidienne des gens, par exemple un paysan qui porte sa hotte avec du bois dedans, ou une femme qui joue de l'orgue portatif, ou un autre qui joue du luth, ça peut être des animaux aussi, voire des scènes un peu croustillantes, comme une femme qui pose sa culotte.

Des œuvres soigneusement dissimulées, et pour cause : “Les sculpteurs étaient très contraints dans les églises romanes, on n'allait pas mettre un chapiteau avec une femme qui pose sa culotte, évidemment, mais sous les sièges des moines, ils étaient beaucoup plus libres.” Ces sièges avaient un rôle bien particulier. “Les moines n'avaient pas le droit de s'asseoir, donc ils soulevaient les sièges et ces petites sculptures étaient sous une tablette sur laquelle ils pouvaient faire de l'assis-debout.” 

Un arbre remarquable  

Le patrimoine mis en avant peut aussi être naturel, comme le raconte Christian Bouchardy : “On a un arbre remarquable dans une petite commune des Combrailles, un chêne qui a plus de 400 ans et qui a poussé à travers une maison. On voit que les gens ont respecté cet arbre depuis des siècles et des siècles, puisqu'il est immense, il est très vieux. Ils ont constamment aménagé la maison pour garder cet arbre, ils l'ont respecté."

 

Les pierres de sacrifice 

Dans certains lieux, la nature se mêle aux légendes, et il est parfois difficile de démêler le vrai du faux : “Vous avez d’énormes pierres, des blocs granitiques avec des cupules dedans. Ce sont des trous naturels, mais au fur et à mesure que l'eau stagne dedans, elle creuse et forme une petite rigole. Dans les légendes, on dit que c'étaient des pierres de sacrifice, où on mettait soit un homme soit un animal au-dessus de la vasque, et on faisait un sacrifice, le sang s'écoulait dans les rigoles. J'en ai mis 2 dans le livre, une qui est dans le Puy-de-Dôme et une qui est dans l'Allier. C'est vraiment frappant. Faire le tri entre la légende et la réalité, personne n'en est capable”, constate Christian Bouchardy.

 

Les roues de fortune du Cantal 

A ne pas confondre avec le célèbre jeu télévisé, dans le Cantal, “le plus étonnant, ce sont les roues de fortune. Elles peuvent être en fer ou en bois. Autour, il y a 12 cloches qui représentent les 12 apôtres. Il y a une cloche supplémentaire, plus grosse, qui représente le Christ. C’est assez haut, c'est à 4 ou 5 mètres dans le chœur. Les gens viennent, ils font tourner la roue. Si la grosse cloche, c’est-à-dire celle du Christ, s'arrête en haut, ça va exaucer les vœux. C'est un peu païen comme démarche dans une église”, plaisante Christian Bouchardy. Il en recense 4 dans le département du Cantal, la plus ancienne datant du XVe siècle.

 

Les chibottes de Haute-Loire 

En Haute-Loire, l’écrivain découvre les chibottes : “C'est totalement méconnu. C'est dans une seule petite vallée au bord d'une rivière qui s'appelle le Dolaizon. De chaque côté, il y a des falaises avec de gros éboulis. Les gens prenaient de grosses pierres pour faire la base de ces cabanes et après ils montaient des pierres en encorbellement, c’est-à-dire avec un léger débordement. Certaines font 10 mètres de haut. Ce sont des cabanes qui sont parfaitement conservées, qui sont extraordinaires. Il n’y a que là où on en trouve.”

 

Un tunnel hors du commun 

Christian Bouchardy découvre également dans l’Allier un tunnel aux airs de passage secret : “Vous marchez au bord du Cher et vous voyez une toute petite ouverture. En fait, quand ils ont construit le chemin de fer pour aller à Montluçon, ils ont complètement transformé une vallée. Il y avait un village d'où les gens descendaient par un petit chemin qui serpentait. Quand le chemin de fer s'est fait, ça a créé une énorme butte verticale et les gens ne pouvaient plus descendre. Donc la société de chemin de fer a créé spécialement pour eux un passage souterrain qui est absolument somptueux. Il y a 74 marches et 16 mètres de dénivelé. Pour rattraper ce dénivelé, ils ont été obligés de faire tout un tas de petites voûtes. C'est une véritable œuvre d'art.” 

Pour figurer dans son livre, il fallait que le lieu ou l’objet soit méconnu et un peu secret, un peu mystérieux. Ses 300 découvertes sont répertoriées dans son livre “L’Auvergne mystérieuse et secrète”, aux éditions Centre France. 

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