L'essayiste Raphaël Glucksmann a réuni quelque 200 personnes, vendredi 29 mars à Clermont-Ferrand, lors de la première réunion publique organisée depuis sa désignation comme tête de la liste soutenue par le PS aux européennes. Entre curiosité et sympathie.
"Ca fait longtemps qu'on n'a pas réuni autant de monde", s'est exclamé en préambule le maire PS Olivier Bianchi, "content" d'être aux côtés d'"un intellectuel qui ne soit pas dans sa tour d'ivoire, qui se retrousse les manches."
Récemment désigné comme tête de la liste soutenue par le PS pour les élections européennes, c'est en effet à Clermont-Ferrand que Raphaël Glucksmann a tenu sa première réunion publique en tant que candidat, vendredi 29 mars en soirée.
Pendant un discours d'une petite demi-heure, citant pèle-mêle le poète allemand Friedrich Hölderlin ou l'écrivain Romain Gary, Raphaël Glucksmann a esquissé la vision d'une Europe "qui protège" grâce à des "services publics" et qui "embrasse l'horizon de la transformation écologique".
"L'Europe ne doit pas être plus un machin technocratique mais un nouveau centre démocratique. C'est là où les combats doivent se mener. On doit se doter de combattants qui vont se battre pour défendre les libertés publiques, se confronter aux députés du FN, de la Ligue du ord (en Italie), d'Orban (en Hongrie), aux nationalistes slovaques"
Et de conclure:
"Il n'y pas d'avenir politique pour la gauche sans romantisme. On ne peut pas avoir un discours de gestionnaires, avec des éléments de langage rédigés par des cabinets comptables, il va falloir qu'on parle avec nos tripes, avec le coeur, que la gauche se dise: "c'est pas fini" et qu'elle croit en l'avenir".
Un discours chaleureusement applaudi par la salle, où était rassemblée en grande majoritaire des militants socialistes.
"Ca fait du bien, c'est agréable à entendre, on sent du dynamisme chez lui", se réjouit à la sortie Rémi Villebessaix, militant PS de 75 ans. "C'était la tête de liste qu'il nous fallait".
"On était orphelins et là, on retrouve l'envie, notre famille politique. Après un discours comme cela, je me sens véritablement européenne", poursuit une autre sympathisante socialiste, Pascale Ressouche, 55 ans.
A ses côté, un ami acquiesce. "Contrairement à ce qu'on peut dire, ce n'est pas un représentant de "Boboland" et puis, c'est bien d'ouvrir à un intellectuel, ça ouvre le débat. Les querelles d'egos étouffent les idées", renchérit Xavier Lebrun, 42 ans.
Certains sont carrément conquis. "On sent sa sincérité, sa droiture et sa volonté d'Europe chevillée au corps. C'est prometteur", abonde Claire Fauquert, une professeur d'allemand à la retraite, qui avait assisté un peu plus tôt à une autre réunion dans une grande librairie de la ville, réunissant cette fois-ci une centaine de personnes.
D'autres sont toutefois restés sur leur faim. "Romantisme, oui je veux bien mais j'ai bien peur que ce soit pas suffisant. C'est un peu léger tout de même. Il va falloir habiller les mots d'actions maintenant", estime pour sa part Jean-Pierre, un autre retraité de 63 ans.
"Moi, je ne suis pas convaincue mais bon, on n'a pas d'autre alternative. Faut pas se leurrer. Et il reste deux mois. On n'a toujours pas de programme, ça va
être quand même compliqué" ajoute une autre dame âgée, voulant rester anonyme.